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20 juin 2007

MIROIR, MON BEAU MIROIR...

Thierry Ardisson n'a pas d'estime professionnelle pour Daniel Schneidermann. Et réciproquement. Et donc pour commenter la disparision de l'émission Arrêt sur images (qui n'a jamais mieux porté son nom), quel meilleur angle pouvait-on trouver, au JDD, que d'interviewer le symbole de la boboïtude de droite à propos des affres du symbole de la boboïtude de gauche! Question Réponse:

Le JDD : L'émission de Daniel Schneidermann, Arrêt sur images, ne sera vraisemblablement pas reconduite à la rentrée sur France 5. La regretterez-vous ?
Ardisson : L'émission oui, lui non. Ce serait dommage qu'Arrêt sur images disparaisse car c'est un vrai poil à gratter, mais Daniel Schneidermann, lui, m'a toujours cassé les c..., je suis l'une de ses obsessions. Cet homme est amoureux de moi.

Etudions la geste amoureuse. Deux hommes se regardent : miroir l'un de l'autre, il se plaisent, ils s'envient, et pourtant ils se détestent. Parce que trop semblables, parce que dans la gémellité narcissique. Tous deux minces, sveltes, délicats, tous deux souriants au moment de dire une vacherie, mais un peu compassés aussi, pas franchement virils dans leur rhétorique sussurante, impeccablement coiffés, délicatement soignés, l'un cultivant ses tempes argentées, l'autre une noirceur de nuit qui le transfigure, deux impertinents plus égotistes qu'incivils, deux mondains narquois qui aiment avoir leur cour, deux équilibristes sur le même fil qui haïraient de se toucher. L'argenté parce qu'il aurait peur de se salir les mains (il doit penser qu'Ardisson est vulgaire et sans scrupule), le nocturne parce qu'il aurait l'impression de fréquenter la bien-pensance (il croit que Schneidermann est sectaire, sans liberté de pensée). Ces deux anti-Polac (grand bien leur fasse, le vieux Polac a tort aujourd'hui de s'accrocher à la lumière) ont cependant le même dessein : parler de la société, de ses travers, gratter les images pour en faire sortir des représentations, conduire un débat inattendu. Il s'agit en somme d'un couple. Leur amour contrarié a pour culture le goût d'une élégance qu'il ne place pas au même endroit : les couilles d'Ardisson frissonnent quand il aime, ce sont les neuronnes de Schneidermann qui s'agitent dans l'étreinte!
Un jour peut-être, à l'ombre d'une pissotière, ces deux précieux se frôleront-ils dans une approche hésitante et miroitante. Et là, tout deviendra possible.

Arrêt sur une nuit blanche. Coupez.

insolite_218 Julie

Google, au boulot : Télévision - JDD - France 5 - Ardisson - Schneidermann - Polac - miroir narcissique - homosexuels - pissotière

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