CREONS DES PERTINENCES
Juste un énervement politique:
La dissolution, la rénovation, le coup de gueule révolutionnaire, la prise de bec méchante sont à la mode en ces temps de Sarkozysme aigu. C'est qu'ils y croient tous au petit coup de jeune de la politique française! Ils sont tous dupes! Certains socialistes voudraient imiter l'UMP dans son fonctionnement tutélaire et anti-démocratique pour imposer un chef neuf, un chef vraiment chef, pour faire mieux encore en termes de populisme outrancier (on devrait y arriver, merde) même si Hollande pour calmer le jeu veut d'abord gagner les Municipales (objectif de philistins, pauvre petit calcul), le PC pleure et réfléchit à sa refondation dans une vraie gauche qui aurait un vrai discours de gauche pleinement à gauche et plus à gauche encore (une gauche attrayante? ça on peut pas dire, c'est un peu au-dessus des forces de Marie-Georges) et voilà que les Verts s'y mettent : nous aussi on veut exister, on veut compter, on veut... se dissoudre! C'est Yves Cochet qui a exprimé ce cri du coeur aujourd'hui :"Les Verts sont malades et en miette, il faut les dissoudre, je ne crois pas aux réformes internes". Bayrou se tait, un peu sonné, comme Quitterie Delmas.
Ah c'est fatiguant le sarkozysme, c'est usant. On était pénard à faire de la politique pour être élu et accessoirement pour changer des trucs, et puis patatras, l'autre excité est arrivé avec ses "moi je", ses tics et ses tocs, ses recettes à deux balles, ses combines de petit garçon, sa grandiloquence accessible, son rêve français en jogging.
Je rassure les jeunes lions et les fouette cochet : le sarkozysme est soluble dans l'eau des réformes-qui-marcheront-pas et dans la bastonnade anti-sociale. On va vite s'apercevoir que la France est plus subtile et plus tordue que le schéma que s'en fait le cerveau présidentiel. Déjà, quelques contre-emplois typés, stars du gouvernement, ont du mal (Dati et Pécresse sont déjà toutes suantes) et il faut parier que le parlement va voter des tas de machins mal ficelés, à la sauvette, pour éviter la concertation et le dialogue syndical (je n'ose appeler les shows sarkozystes un dialogue social, ce sont des entrevues royales surdéterminées). Le modèle du rajeunissement méthodologique de la politique française à coup de boutoir et de diversité suscitera sans doute un grand malaise. Alors, on verra ceux qui disent Imitons Sarkozy, cassons tout, mélangeons tout pour faire plaisir au peuple et parlons d'une voix unique et par slogans, on les verra peut-être s'arrêter et se dire : essayons de garder la subtilité d'une démarche complexe pour retrouver un discours homogène, faisons en sorte de parler aux différences, et au lieu de créer des attentes, créons des pertinences.
Être pertinent en politique c'est supposer que chacun puisse réagir à une loi, à un décret, en homme concerné. L'étymologie (pertinere) nous y invite. La pire gouvernance s'adresse à des catégories isolées au détriment d'équilibres copulatifs, qui sont d'ailleurs plus sociaux qu'économiques. La richesse d'une invention programmatique tient dans ce souci constant de l'homme concerné.
Julie
Google, au boulot : Politique - Partis - PS - PC - Verts - UMP - Sarkozy - Cochet - Buffet - Hollande - Bayrou - Delmas - Dati - Pécresse -rajeunissement méthodologique du sarkozysme - Municipales - être pertinent