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29 septembre 2008

CHÔMAGE : LA FRANCE DU PASSÉ

Le pays se préparait à un accident comme il en arrive souvent en économie. Puisque les milieux informés laissaient entendre depuis 3 jours qu'il fallait s'attendre à une hausse considérable du chômage : 30 à 35 000 demandeurs d'emploi de plus, disait-on du côté de Bercy. Or les résultats sont encore plus frappants : cette hausse, officielle ce soir, atteint plus de 41 300 chômeurs (chiffres d'août). Les ministres se relaient donc pour expliquer d'une même voix que cette forte montée du chômage en France est uniquement due à la crise financière internationale.
Peut-être. Mais peut-être pas.
Car s'ils disent vrai pour l'hexagone, ils devraient signaler que la conjoncture est la même pour tous. Or, les grands pays industrialisés ne connaissent pas les mêmes chiffres alarmants. Le chômage baisse en Allemagne, baisse au Japon et se maintient à un niveau bas en Grande-Bretagne. Seul le cas épineux de l'Espagne fait penser à la catastrophe française. Cependant, si l'on compare l'état d'esprit ibérique et l'état de non-esprit français, sachons comparer correctement: l'Espagne, entrée en récession, mène une politique drastique de baisse des dépenses de l'état et Zapatero est connu pour ne pas maquiller la vérité: l'austérité est revendiquée dans les discours institutionnels. Et puis, la hausse du chômage en Espagne est, depuis des mois, une hausse record qui se compare avec le taux de chômage de l'Espagne il y a 10 ans. Or les médias nous apprennent ce soir que la hausse d'août en France fait reculer la comparaison française bien plus loin: une telle hausse n'était pas arrivée, chez nous, depuis 15 ans ! Ajoutons à cela que, depuis 15 ans, c'est la première fois que le salaire mensuel a évolué moins vite qiue l'inflation, et nous voilà devant une vérité qui signe l'échec d' une politique économique.
Ah, la France d'il y a 15 ans ! Souvenez-vous c'était vraiment chouette, un grand élan de modernitude ! Balladur était premier ministre, l'UDF était encore de ce monde, Un groupe nommé Nique Ta Mère s'entendait sur les ondes et le danseur Rudolf Noureev mourait du Sida. Et puis en dehors c'était bien aussi : Eltsine était le président russe, Arafat et Rabin signaient un accord de paix, on commençait à lire le traité de Maastricht, on ne disait pas l'UE mais la CEE et Hassan II inaugurait la plus grande mosquée du monde... En 1993, un certain Nicolas Sarkozy se la pétait grave parce qu'il avait réussi à faire qu'un déséquilibré ne tue pas des enfants pris en otage dans l'école maternelle de Neuilly, vous savez, une école maternelle, c'est là où des nanas et des types passent leur vie à "changer des couches"... Ah, la France du passé, comme on l'aime !

La France du passé? On y est !

insolite_218 Julie

Google, au boulot : Economie - Chiffres du chômage en France (août 2008) - Allemagne - Japon - Grande-Bretagne - Espagne - Sarkozy - Zapatero - l'année 1993

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Commentaires
D
La France ne retourne pas à son passé. En réalité, elle ne l'a jamais quitté. Son immobilisme politique est patent. Certes, son environnement économique a changé en 15 ans, mais cette évolution tient davantage à la conjoncture internationale qu'à l'action des dirigeants nationaux. Ainsi, depuis près de 30 ans, la France est spectatrice des tribulations économiques mondiales sans disposer de la moindre maîtrise efficace des conséquences intérieurs de ces soubresauts extérieurs. Sur le plan structurel, rien n'a vraiment changé dans notre pays depuis 1993.<br /> <br /> La France est une sorte de clochard paralytique. Lorsque le soleil brille, elle profite de l'embellie, et lorsque survient la tempête, elle se trouve parfaitement incapable de s'en protéger. Elle se voit alors paralysée sur un bord de trottoir, livrée aux caprices du temps. En toile de fond, s'agite une classe politique de braillards qui paient de mots une foule de citoyens crédules et qui préfèrent le demeurer.<br /> <br /> La société française est bloquée. Tout simplement parce qu'aucun politicien ne se trouve capable d'engager ces réformes nécessaires. Aussi, parce que les Français ne tiennent pas vraiment à ce que des réformes d'envergure soient engagées, pressentant qu'elles ne leur seraient guère favorables dans un premier temps.<br /> <br /> Parmi ces réformes de taille, chacun sait que l'Etat doit procéder à une réduction drastique de ses dépenses de fonctionnement. La réduction de plus de 50 % du nombre de ses fonctionnaires constitue un préalable indispensable. Certains songe-creux m'arrêteront pour me rappeler que Nicolas le Petit a précisément commencé à engager cette réduction. Effectivement, il a commencé à en parler. Mais lorsqu'on examine les chiffres dans le détail (si tant est qu'on le puisse de manière certaine, tant le nombre de fonctionnaires avancé par l'Etat est fluctuant), l'on se rend compte qu'il ne s'agit que de promesses dérisoires. Le ministère à dégraisser en priorité est celui de l'Education nationale dont on connaît les résultats mirifiques en termes d'instruction et de réussite professionnelle. Il faudrait d'ailleurs se demander s'il appartient à l'Etat "d'éduquer la nation". Pour ma part, je serais favorable à une concentration de l'Etat dans ses fonctions régaliennes : sécurité intérieure (police) et extérieure (défense), justice et diplomatie. Si, à son tour, le songe creux (gauchiste, par définition) se concentre un instant, il parviendra à remarquer que Sarkozy tente d'accomplir tout le contraire : maintien, voire augmentation, des effectifs de l'éducation nationale et réduction des effectifs de défense (quand la France prétend dans le même temps participer à la "pacification" de la planète … comprenne qui pourra !).<br /> <br /> Cette politique de gribouille conduit à l'agitation et, n'en déplaise à mon songe-creux gauchiste, à l'immobilisme, au néant, au chien qui se mord la queue (qu'il prend pour la queue d'un autre !).<br /> <br /> Dans le même temps, la pression fiscale s'accroît. Les taxes pleuvent. Logique ! L'Etat aboulique, qui prétend réduire ses dépenses, est obligé de faire appel à de nouvelles sources de financement … pour soutenir de nouvelles charges ! Une dizaine de taxes nouvelles créées par la Sarkozy Band depuis 2007 ! Mon songe-creux gauchiste n'y comprend alors plus rien et préfère aller faire la fête à la kermesse de Ségolène ! Pour oublier ! Pour ne surtout plus penser ! Et avec Ségolène, de ce côté-là, aucun risque !<br /> <br /> Alors la France peut bien rouler des mécaniques et prétendre participer à la réforme du capitalisme qui embrase la planète. L'on aimerait qu'elle commence à appliquer chez elle des principes de bonne gestion et de rigueur budgétaire, avant de jouer les redresseurs de torts de la finance internationale. <br /> <br /> David<br /> <br /> P.S : Il est amusant d'entendre les commentateurs officiels et les propagandistes professionnels (les mitterrandiens d'avant-hier, les chiraquiens d'hier et les sarkozystes du jour), affirmer que la hausse du chômage en août est la plus forte de celles qui ont été enregistrées depuis 1993. Intéressant ! Mais de quoi parle t-on ? La méthode de comptabilisation des chômeurs a changé au moins trois fois au cours de cette période. Et le premier pilier de bar venu sait bien que toute comparaison ne vaut qu'à méthode constante. S'il y a dix ans, je comptais toutes les femmes d'une ville sans distinction, et que dix ans après je compte les femmes de la même ville en excluant les femmes à barbe, qui osera prétendre que les deux chiffres sont comparables ! <br /> Les journaleux se sont-ils amusés à reconstituer les chiffres du chômage antérieurs à 1993 sur la base de la méthode actuelle ? Ou, comme toujours, affirment-ils n'importe quoi ?
coming ouSt
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