KAROUTCHI ! A TES SOUHAITS !

Le Coming Out du ministre Roger Karoutchi (il a fait l'annonce officielle de son homosexualité dans le mensuel Optimum puis sur TF1) a pu surprendre certains. D'autres connaissaient déjà ses orientations amoureuses. Finalement, le bon sens des français ne s'est guère senti troublé par cette nouvelle. D'abord parce qu'on connaît mal la tête de ce ministre, qu'on ne sait pas de quoi il est ministre, et parce que, depuis que notre Bertrand a ouvert la brèche, être homo en politique c'est pas très surprise surprise...

Depuis deux jours, cependant, la cervelle de Julie cogitait pour savoir comment aborder le sujet sur ce blog. Après tout, le fond de commerce de votre Julie, c'est le mariage de la carpe et du lapin, la carpe étant représentée par le frétillement froid des langues politiques, le lapin étant le symbole du dévergondage sexuel et frénétique de monsieur tarlouze et de mademoiselle camionneuse. Pour Julie, ce fut deux jours d'intense réflexion, d'hésitation, de perplexité. Et puis ce soir votre adorée blogueuse se lance, elle se sent spirituelle, sent qu'elle va s'énerver sur le coup politique d'un homme qui veut exister en tant que pédé pour exister en tant que professionnel de la politique influent (je veux être tête de liste UMP des régionales en Ile-de France à la place de Pécresse, oh oui, je le veux, je le veux!), elle cherche l'inspiration sur Wikio, se disant que le buzz doit être énorme, elle lit quelques lignes ici ou là, des trucs falots, quelques mots dans Le Monde, un petit papier dans le JDD, une page dans Gala. En fait, franchement rien. Les journalistes et les internautes s'en foutent.  Les gens s'en foutent.

Roger Karoutchi, lui, doit  être bien triste : il espérait être une vedette, une icône, une doublure de Delanoé, allez, soyons fous, la Zizi Jeanmaire du sarkozysme, et bien c'est raté. On dit même que c'est sa bio sur Wikipédia qui a eu, ces dernières heures, le plus de succès, preuve que personne ne sait qui il est. J'imagine facilement la déception pipole de tous les affamés de sensation en découvrant que ce pauvre homme a une carrière politique ennuyeuse comme un dimanche matin à Villeneuve-la-Garenne !

Bref, Julie, comme les autres, elle s'en fout de l'homosexualité de Roger. Elle a même l'impression qu'en ces temps de grippe, le Roger s'est simplement manifesté par un gros éternuement. A tes souhaits, chéri.

 Julie

Google, au boulot : Coming out - Politique - Roger Karoutchi - Villeneuve-la-Garenne - Wikio

Comments

[Lux77]

Sur France inter, ce matin, il y avait un mélange de tout ça: coup de pub et/ou courage politique. Sur ce dernier point, d'aucun faisait remarqué que ce qui ait acquis à Bertrand Delanoe et à une certaine frange du milieu parisien ne l'est pas acquis partout. Et encore, il semble bien que l'homosexuel auto-outé doive rester acceptable: propre, sur lui, pas trop militant ni trop voyant et posant de préférence avec du roquefort c'est plus patriotique et consensuel. Quant au coup de pub: la manoeuvre laisse peu de place au doute effectivement, l'élément le plus choquant à mon sens étant l'éloge rendue au Prince à de nombreuses reprises par Karoutchi pour sa contribution à la révélation de Georges. A croire que sans lui rien ne serait. Si c'est le cas c'est pitoyable et sinon c'est pitoyable aussi.

[alexis75012]

Tous les coming out ne sont pas forcément libres...

[David]

Dommage qu'il n'y ait aucun représentant de la majorité politique au gouvernement : un homme de droite !

Les prétendues "élites" françaises sont pourries jusqu'à la moelle par ce gauchisme rampant, mélange de marxisme, de politiquement correct et de totalitarisme intellectuel !

David

[snack]

on se demande forcément si c'est pas aussi pour compléter la famille "minorités visibles" du gouvernement.
Il a la black, la beurre, la féminisite, l'homosexuel ...

[David]

Attention : L'histoire qui suit est purement imaginaire. Son extravagance suffirait à le démontrer. Néanmoins, toute ressemblance, même infime, avec des personnages existants ou ayant existé est, bien sûr, purement fortuite. Les personnages connus qui figurent dans le récit suivant n'ont évidemment jamais tenu le rôle qu'on leut fait jouer ici !

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C'est l'histoire d'un type pas très en forme sur le plan médiatique. Situation gênante car notre homme est précisément engagé dans une bataille électorale locale : des cantonales qui doivent se tenir dans deux mois. Son compétiteur politique direct est en passe de le ridiculiser. Notre homme ne sait que faire pour retourner les foules en sa faveur.

Il a déjà compris qu'en démocratie, il convient d'exciter l'émotion d'un public facile. En effet, c'est l'émotion qui fait tomber l'électeur dans votre panier, comme un fruit bien mûr. Sa faiblesse, c'est votre pouvoir ! L'émotion génère un mouvement d'empathie, puis de sympathie. Elle anesthésie la raison de l'électeur pour permettre à son coeur de chavirer sans plus d'entraves. Or, justement, notre homme connaît un notoire déficit de sympathie, passant davantage pour le porte-flingue d'un autre, que pour une pointure de la vie politique locale.

Le malheureux souffre de son image, archaïque, poussiéreuse, ringarde. Il veut briller, être à la mode, goûter aux délices enivrants de la notoriété. Comme la jeune starlette qui s'efforce de percer dans un milieu fermé, notre homme nourrit le projet de se révéler intimement, dans le but de voir enfin sa bobine s'étaler à la une des magazines. Il souhaite exposer publiquement sa vie personnelle, révéler sa vie sexuelle, non seulement pour gagner cette notoriété mais pour obtenir les faveurs d'une frange de l'électorat auquel il adresserait ainsi un clin d'œil entendu. De cette manière, il écraserait sans mal son adversaire. Ses méthodes révolutionnaires doivent inspirer la classe politique, l'ouvrir à d'autres horizons, faire respirer la démocrasse ... euh, la démocratie !

Notre homme se rend à l'Elysée pour parler de son projet au Chef de l'Etat. Il obtient un rendez-vous. A l'heure dite, il pénètre dans le bureau du Président de la République, introduit par un huissier très cérémonieux. Il expose son projet au Chef de l'Etat, et lui tend le projet d'entretien à paraître. Le Président se lève, comme pour prendre la parole. Son ombre recouvre notre homme, devenu soudain tout petit, minuscule, microbien.

Nous sommes le 12 janvier 1964. Charles de Gaulle est Président de la République.

Maintenant, imaginez et écrivez vous-même la suite de l'histoire en développant le dialogue échangé entre les deux hommes (même si cet échange doit être bref !).


David