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3 juillet 2007

LE PS ET LA PAROLE SI PETITE

Le PS fait triste figure. Le sursaut du deuxième tour des législatives n'a pas réussi à lifter le visage défait de la gauche démocratique. Sieur Hollande, en honnête commerçant, veut tenir boutique pour améliorer le produit et donner un coup de peinture. Hélas, il se ment. Il sait forcément combien faire du neuf avec du vieux est illusoire. On le lui dit, mais c'est plus fort que lui : attendons des jours meilleurs et nous serons sauvés. Renforcés, nous serons plus forts pour nous saborder. Erreur. Pourtant des voix entraînent la prise de conscience. Des hommes claquent la porte pendant que d'autres éternellement parlementent. Fabius et DSK ont quitté le Bureau politique, Royal pense incarner un Désir d'Avenir à elle toute seule, sans être députée et en étant rageusement black-listée, Jean-Marc Ayrault joue au rassembleur des troupes dans une assemblée où il se momifie comme s'il voulait devenir la statue du couloir B près de la troisième porte, Bertrand Delanoé réfléchit à la meilleure manière de paraître l'homme de la situation, prudent, tellement prudent, Mélenchon s'amuse à dire des conneries d'un ton boudeur comme l'un de ses modèles, Georges Marchais, et Manuel Valls, fougueux et pertinent, se la joue jeune premier, oeil de velours dépité, en attendant mieux...

A ces hommes de pouvoir, Julie voudrait dire quelques bricoles :

  • Merci, oui merci, à DSK et Fabius d'avoir compris que continuer à se déchirer en courants équivalait à piétiner (je l'aime bien ce jeu de mots, non?). Vont-ils jusqu'à crier : place aux jeunes? C'est peut-être trop demander de leurs seigneuries ! Allez, c'est fini, on ne s'accroche plus. Vous auriez pu être, mais vous ne serez jamais. Et comme avait dit Giscard : Ô revoir...

  • Bravo à Royal de se taire et de tenter un contournement. Ses idées sont intéressantes, je l'ai toujours senti, mais elle doit redescendre du petit nuage de la "défaîte victorieuse" pour fonder quelque chose. Fonder quoi? En tout cas pas "quelque chose" mais un discours plus ferme et moins égocentré. Y'a du boulot.

  • Sympa Jean-Marc Ayrault d'être resté le drapeau de la résistance parlementaire. On n'y croit pas beaucoup mais cette continuité entre avant et maintenant profite à Hollande. Tu les aimes ces couloirs, hein, Jean-Marc, tu es un heureux législateur, toi. Ecureuil de l'hémicycle, tu as tes jouets et ça te plait. Pas de rupture de ce côté là.

  • Formidable d'être resté vigilant et intègre dans ces déchirements internes, Bertrand Delanoé ! On te savait réfléchi et secret, mais certains te trouvent un peu trop sarko-compatible ces derniers temps. Pas bon tout ça! Pas bon! Regagne Paris et tais-toi, pensent de grands noms du parti...

  • Génial Mélenchon, tu es génial, toujours en train de crier sur les uns, de fustiger les autres, d'oublier l'auto-critique, tu as inventé le bilan "globalement négatif" du parti. Tu râles, on sait que tu en as l'habitude, du coup personne ne t'écoute, ça t'aigrit et tous tes camarades pensent que tu serais plus à l'aise place du Colonel Fabien. Je t'en prie : la porte, c'est là.

  • Toi, Manuel Valls, tu as du caractère. Une belle gueule mais du caractère. Intelligent, pragmatique, doué. Tes dérapages sont contrôlés, tu aurais le vent en poupe si tu étais membre d'un autre parti (qu'est-ce que je dis, moi?)... Pourtant, tu n'as aucune image nette auprès du grand public. Figure fougueuse en même temps que sérieux membre de la commission des lois, je parie sur ton avenir. Mais...

Tout ce beau monde cohabite pour l'instant dans la haine d'une déchirure. Que chacun pense qu'il aura une carte à jouer, c'est humain. Mais la querelle du projet et du leadership doit se régler par d'autres méthodes que les commissions et les congrés. Pour établir un nouveau lien avec le peuple et avec le succés, il faut davantage que des compte rendus et des motions. C'est un problème de posture et de valeurs. Je crois que c'est Swifft qui mettait en garde les hommes ambitieux qui s'élancent : c'est ainsi que l'on grimpe dans la même posture que l'on rampe.

Se taire, lire, travailler, incarner. Tout doit se faire en même temps et rapidement. Mais c'était juste Julie qui parlait. Autant dire une parole si petite.

insolite_218 Julie

Google, au boulot : Politique - PS - refondation du parti - Hollande - DSK - Fabius - Delanoé - Ayrault - Mélenchon - Valls - querelle du projet et du ledership - Georges Marchais - Swifft

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Commentaires
J
Mais Jack existe-t-il encore? Savez-vous qu'il est vénère vis-à-vis de Jean-Marc Ayrault en ce moment? Un peu boudeur, donc moins grandiloquent. Du coup Monique (sa femme) l'a un peu plus sur le dos (si je puis dire) et c'est pas toujours drôle pour elle !
E
Dommage qu'il n'y ait pas un p'tit mot pour Jack !
G
Oui, je dois dire que vous méritez d'être décorée du titre de "Solférinologue distinguée".<br /> J'attends avec impatience le prochain congrès pour voir la lecture que notre hydrographiste préférée va faire des courants. Car bien qu'ils s'en défendent, les socialistes fonctionnent par courants. <br /> Et c'est ce que ne doit pas rater votre chère Ségolène: sans un courant fort, elle ne prendra pas le parti.<br /> Et sans parti... revoir la leçon d'Epinay. Si vous étiez pas né, demandez à Chevènement.
A
Très bien vu, j'ai bien rigolé (jaune)
G
J'espère que votre blog est lu au Parti socialiste, ça les fera avancer plus vite !
coming ouSt
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