LE TON GAULLISTE DE BAYROU

      Ce soir, sur I-Télé et sur F-Inter, François Bayrou  me semble avoir bouleversé avec force le paysage politique de la bi-polarisation de la campagne électorale telle qu'elle nous apparaît, à nous citoyens de base, depuis plusieurs mois. Je vous assure, il a été très bon. C'est vrai, les électeurs ont bien envie de voir comment va se passer le combat Ségo-Sarko, si ce combat a lieu. Spectacle. C'est vrai, il y a le risque Le Pen. Habituel. Mais écoutons Bayrou. Je suis étonnée par le ton gaulliste du leader de l'UDF : sur l'"état de proximité", seul garant d'un retour à l'ordre dans le problème des violences survenues dans les cités, sur l'excellence comme devoir de tous les établissements scolaires, sur la médiatisation de la politique-en-paillettes, avec cette phrase très belle : "moi, je suis sorti du théâtre", sur l'Europe, sur la conquête d'une parole vraie à travers les blogs (merci, merci !) qui contournent les verouillages, Bayrou a été convaincu et convaincant. On a senti Stéphane Paoli excité par le moment qu'il vivait, excité par le langage décalé de ce candidat. Il y a, me semble-t-il, un vrai ton Bayrou désormais. Il me rappelle quelqu'un...

      Ceux qui me connaissent un peu à travers mes écrits grognons sur le monde hypocrite du pouvoir politique, ne manqueront pas de me dire que ce que fait Bayrou en ce moment est aussi important que les débats iconoclastes que nous pouvons avoir entre nous sur la valeur de la personne, sur les discriminations, sur le refus des étiquettes. Tout cela fait du bien...

      Sur Europe 1 et sur TV5Monde, dimanche, ce fut autre chose : Le Pen était une caricature de lui-même. Badin, comique et insuffisant. On aurait presque entendu s'exprimer le Georges Marchais des temps obscurs de L'Heure de Vérité !  On lui parle de "boule de cristal" pour lui faire deviner les candidats qui arriveront au second tour, il ne bronche pas. Il assure : "j'aime bien les caniches, j'en ai eu un !". Merci de l'info. Il affirme qu'il pèse 91 kg et parle de Tixier-Vignancourt. Bon. Le reste, on connaît : la faute aux étrangers, l'insécurité, le complot contre lui. Vous savez que je n'aime pas catégoriser mais vraiment, Jean-Marie sentait le grand-âge.

      PS : Bayrou a parlé d'un sociologue, Eric Morin, qui paraît avoir émis une analyse intéressante. Vous savez que je suis ignare. Qui est-ce ?

      La petite mère Julie vous remercie de votre attention. Vous pouvez retourner à votre programme préféré : la bi-polarisation de la société !

Julie