ON ADORE LES PETITES PHRASES - VAGUE 6

« La seule chance pour Nicolas Sarkozy de gagner, c'est d'accepter mon programme. C'est lui qui se ralliera à moi et non pas l'inverse ». Jean-Louis Borloo (ministre UMP)

A propos de son ministère de l’immigration, « Voilà que Nicolas Sarkozy cite Renan. Quel contresens ! Ou quelle imposture ! Renan était le premier à prendre acte des mouvements migratoires qui ont, au fil des siècles, enrichi la France : « Il n’y a pas en France dix familles qui puissent fournir la preuve d’une origine franque », proclamait-il déjà en 1882, pour répondre à la chimère d’une identité qu’il faudrait protéger de l’immigration » Denis Sieffert (journaliste à Politis)

« Personne ne sait qui dans une campagne déplace des voix. Une image,un programme, une déclaration, un meeting, une conversation familiale ou professionnelle, un "chat" sur Internet. Comment et quand tout cela se cristallise, c'est toujours un grand mystère. Mais ce qui est clair c'est qu'Internet bouscule la mécanique de formation d'une opinion » Bernard Sananes (directeur général d’Euro-RSCG-Havas, sur son blog)

« Pilule gratuite, union civile pour les homosexuels, garantie de la laïcité, euthanasie légale. Tous les voyants libéraux sont au vert pour S. Royal et au rouge pour la droite, qui louvoie pourtant car elle sent que son conservatisme naturel est en contradiction avec l’aspiration libérale des électeurs » Paul Norader (rédacteur Agora Vox, 14 mars)

Julie

Comments

[David]

Oh, ne faites pas la fine bouche GM ! D'ailleurs ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Alors que préférez vous, un mauvais moment qui dure 30 secondes ou qui se traîne sur 5 ans ?

Ah si c'était aussi simple, l'Yvette devrait aussitôt rentrer dans la clandestinité à cause de l'afflux torrentiel de tous ceux qui voudraient soudain goûter à ses lèvres !

Trêve de plaisanterie (douteuse, j'en conviens), laissons donc, comme vous le dites, l'histoire aux historiens, la littérature aux professeurs de lettres et la mer aux marins ! Et noyons tout ce monde sous une cascade de crédits (payables en assignats de préférence compte tenu de l'épuisement du trésor français).

Il n'en demeure pas moins que si M. SARKOZY a parfaitement le droit de faire étalage de citations et de références, les siennes sont pour le moins superficielles, mal choisies et souvent concurrentes les unes des autres.

L'étalage de références historiques ou plus largement culturelles chez M. SARKOZY, me fait penser à ces bibliothèques de faux livres achetés au poids, qui servent de tapisserie à quelques bibelots hétéroclites allant de la poupée alsacienne à la coiffe tricolore au cadre en coquillages collés (émouvant souvenir de Valras-Plage), abri insolite et passager d'une mauvaise reproduction des "bergers d'Arcadie".

Et in Arcadia ego …

David

[GM]

C'est en effet parfaitement anachronique mais les journalistes ne sont pas à ça près.

L'exploitation de l'histoire en politique est une vaste supercherie et un sport particulièrement dangereux, car comme l'a si justement dit le grand Jean-Charles, "Clio est une fille publique!"
Ce que l'on peut justifier dans un sens peut aisément l'être dans l'autre. Chercher dans le passé des justifications pour le présent c'est ouvrir la boite de Pandore des revendications.

Laissons l'histoire aux historiens (et augmentons leurs crédits !). Et quant à embrasser Yvette Roudy, Joker !

[David]

Ce soir, je décernerai le trophée de la plus belle perle du jour (dans la catégorie "mauvaise foi partisane") à M. Denis SIEFFERT pour son étude comparée des œuvres et discours de Renan et de SARKOZY.

Mon objectivité est complète. Je n'aime pas SARKOZY et je préfèrerais embrasser Yvette ROUDY sur la bouche que de voter pour cet activiste brouillon. Mais, je ne puis gober les propos grotesques de M. SIEFFERT, sans risquer l'étouffement. Et vous ne voudriez pas, chère Julie, assister à un tel accident sur votre blog !

Quiconque utilise dans un texte une citation attribuée à tel ou tel personnage du passé ne récupère pas de ce fait l'ensemble des écrits ou des déclarations de celui-ci. Inversement, si l'emprunt de ces écrits ou de ces déclarations imposait une exacte communion de vue (à plus d'un siècle d'intervalle !) avec le personnage de référence, nul ne pourrait plus s'autoriser la moindre citation.

Je m'amuse à parcourir ce soir quelques ouvrages de Renan éparpillés dans ma bibliothèque. Et je feuillette tout particulièrement "La réforme intellectuelle et morale de la France" (éditions Lévy frères de 1872). Je m'arrête sur les premières pages de l'ouvrage et parcours ces lignes pour constater que décidément, ni SARKOZY, ni ROYAL, ni même BAYROU, n'aurait pu les écrire !

S'est-on demandé si François MITTERRAND pouvait s'autoriser à citer le pacifiste Jaurès (comme il le fit à Albi en novembre 1992) après avoir décidé d'engager la France dans une guerre aussi contestable que la première guerre du Golfe ?

Il est de même absurde de vouloir faire parler un personnage qui appartient tout entier à la mentalité du XIXème siècle, sur les difficultés qui secouent notre époque. Autant sonder les textes et les discours de Jules FERRY pour savoir ce qu'aurait pensé ce dernier des mouvements de décolonisation des années 50 et 60 !

Fermez le ban !

David