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15 mai 2007

CHIRAC OU LE DERNIER MONARQUE REPUBLICAIN

Chirac. 20 heures. Drapeau étoilé européen, drapeau français. Aucune surprise dans le discours vide qu'il prononce. Des valeurs : on dirait du Ségolène Royal. Oui royal comme le monarque républicain qu'il était, Second Mitterrand. De la politique sans affect, sans heurt dommageable. Peu de "je", pas de bilan personnel, un message consensuel sur la nation et la fierté de servir la France. Pas de pique anti-sarkozyste subliminale. Un "nous" rassurant. Une politique d'un autre temps diront certains. En tout cas une politique habitée par la passion des gens, par le goût d'être à l'unisson des contradictions françaises.

Chirac fut un président médiocre. Mitterrand le fut aussi. Finalement il faut remonter à De Gaulle pour frissonner et se construire. Mais Chirac gardait en son coeur l'image d'une France cultivée et sage. Sans doute on le sentait sans qu'il le dise. Une culture étrange, assez orientale, assez "art premier". Si on lui demandait ce qui pouvait l'unir à la France, il répondait sa "diversité". Ce mot est apparu ce soir dans cette courte allocution.

J'aime les hommes de culture. Car ce sont des êtres qui se savent fragiles. Qui doutent. Voir ce que dit Pierre Péan sur l'étrange capacité de Jacques Chirac à se dénigrer! J'aime assez peu les tacticiens et les marchands. Chirac s'est planté : bravo, Chirac n'a pas toujours été honnête, bravo. Chirac a fait des conneries, bravo! Comme chacun d'entre nous, comme un homme poursuivi par l'image qu'il s'était forgé de lui-même. Il avait une audace de jeune premier de cinéma : heureux d'être aimé, heureux de flatter le cul des vaches et la pogne de l'électeur, heureux d'être en contact. Ce n'est pas lui qui aurait foutu son cul sur un yacht au lendemain d'une élection. Trop dans le plaisir du lien, dans le mouvement, même si le pouvoir donne des taloches de plâtre pour immobiliser les statues... Moi j'aimais bien Chirac.

Les lecteurs de ce blog ne comprennent peut-être rien. Quoi, la Julie frondeuse, cette petite peste de gauche qui n'a jamais dit du mal de Cohn-Bendit et qui vomit Nicolas Sarkozy, elle a fumé tant d'herbe qu'elle nous pond un dithyrambe sur Chirac! Qu'on la pique!

Ah oui, je suis une vache folle de Chirac. La seule ce soir qui, échappée d'un salon de l'agriculture (et dans "agriculture", il y a culture) le regarde avec des grands yeux émus. Des yeux qui préfèrent le grand nerveux qui boit une Corona en lisant le moine Ryokan, dans ses habits ennuyeux et ridicules de Louis XIV républicain, au petit nerveux dont la tête ne peut tourner que parce que, inculte et tacticien, il veut marquer de son empreinte de marchand une France qui aime un troc plus salvateur...

Ne faîtes pas attention, je dis des conneries (vous avez remarqué, c'est mon nouveau jingle). Bin, je me méfie. On dit que le Sarko note sur son petit calepin les opposants méchants. Ou les opposantes. Bonne nuit. Demain, la France d'Après...

insolite_218 Julie

Google, au boulot : Jacques Chirac - monarque républicain - Nicolas Sarkozy

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Commentaires
Y
Et bien je reviendrai, quitte à devenir accro. Surtout que si j'ai bien compris, les blogs ne sont pas (encore) considérés comme des substances illicites.
J
Yojik, vous êtes le bienvenu. Prenez une chaise. Au début on a une chaise, ensuite on a le droit de mettre une fesse sur mon divan rouge, puis les deux, puis on s'allonge, puis on dit des conneries dans le genre psychanalyse. Et Julie vous pique un fric fou, ou mieux votre temps, car vous devenez accro, vous vous demandez tous les jours "mais quel va donc être le nouveau billet politique de Julie?" et vous dormez sur votre clavier pour exister un peu auprès de moi. Eh oui, c'est comme ça que ça marche, Bleubite ! Maman Julie c'est pas une moitié de lesbienne, je vous le dis!
J
David, je vous asticote. Et j'asticote forcément davantage les petits écervelés de droite ! Et puis vous avez raison, un coup je raisonne, je donne dans l'analyse ferme et ennuyeuse, un coup je détourne le regard pour fuir dans l'éclat de rire que je lance pour qu'il me précède (tordue cette phrase, mais je l'aime bien)... Donc je suis une méchante irrationnelle. Et comme vous êtes assez gentil pour un mec de droite, vous allez encore dire que c'est tout ce qui fait mon charme. <br /> PS : je commence donc à appartenir à la "blogosphère" ? Je croyais qu'il n'y avait que les potes de Loic Le Meur et de Versac qui avaient droits au diplome?
D
Julie, Bernard Billaud n'est pas un journaliste de Paris-Match ou de Libération, mais l'ancien directeur de cabinet de Chirac à la Mairie de Paris. Voici une brève présentation de cet ouvrage (que vous ne lirez pas) :<br /> <br /> "Un ou multiple ? Simple ou complexe ? Porteur d'une vision de la France et du monde, résolu à transformer son pays et à marquer son temps ? Ou homme d'apparences, modifiant son image de manière à être toujours en phase avec les sondages et les médias ? Quel est le vrai Jacques Chirac, par-delà ses évolutions successives ? A cette question que les observateurs n'ont cessé de se poser, ce livre apporte une réponse originale. En 1976, un jeune auditeur à la Cour des comptes, l'auteur de ce livre, est présenté à Jacques Chirac, alors Premier ministre, par le philosophe chrétien Jean Guitton. L'un comme l'autre, le maître et le disciple, placent dans cet homme neuf dont ils pressentent l'avenir tous leurs espoirs d'une renaissance spirituelle de la France. C'est donc avec enthousiasme que Bernard Billaud s'engage à ses côtés. A l'Hôtel Matignon d'abord, où il est en charge des relations avec le monde catholique, puis à l'Hôtel de Ville, où le maire de Paris lui confie la direction de son cabinet, il sera pendant neuf ans un des conseillers les plus proches de Jacques Chirac. Ce livre est l'histoire de cette collaboration. C'est aussi l'histoire d'une déception. En suivant au jour le jour l'action de celui dont le dynamisme le fascine et dont la cordialité le séduit, Bernard Billaud en vient à s'interroger sur ses motivations profondes. Pourquoi Jacques Chirac, après avoir reconnu le génocide arménien, recule-t-il pour ne pas déplaire à l'ambassade de Turquie ? Comment ne voit-il pas que sa candidature à la présidence de la République contre le président sortant va permettre l'arrivée au pouvoir de cette gauche qu'il prétend combattre ? Dès lors, si la loyauté subsiste, le charme est rompu. Peu à peu Bernard Billaud va se convaincre qu'il s'est mis au service non d'un homme politique réel, mais d'un Chirac imaginaire. D'où l'inévitable rupture, non sans regrets, mais sans ressentiment."
D
Julie, puisque ce blog "est le moyen de parler de tout avec tous les angles", il doit être aussi possible d'y intervenir de manière plus analytique, notamment pour approfondir tel ou tel thème politique, abordé par vos soins avec l'humour et la malice qu'on vous connaît. Ainsi, s'il est permis de plaisanter, vous tolèrerez sans doute aussi le sérieux passager de vos contradicteurs et les en excuserez.<br /> <br /> Il est plaisant que vous utilisiez la dérision pour traiter de l'actualité politique. Mais je remarque qu'il s'agit d'une dérision d'opinion. Il est donc naturel que l'opinion adverse s'élève aussitôt contre des propos qui lui semblent véhiculer des "impressions" fausses, ou injustes.<br /> <br /> Je note en outre qu'ici, votre réaction à mon message est d'une nature toute différente de celle du message principal que vous nous livrez. Votre intervention sur Chirac "ou le dernier monarque républicain" est pleine d'humour. En revanche, votre message stigmatisant ma vision "caricaturale" ou "sarkozyste" de Chirac est déjà une analyse d'opinion. C'est donc assez spontanément que, sur le même terrain, je défends ma propre analyse en l'étayant. <br /> <br /> Il est heureux que vous soyez comme vous êtes. Et si vous étiez différente, je vous aimerais moins. Ce n'est pas votre bannière qui m'attire, mais votre personnalité. Vous suscitez intelligemment le débat et l'analyse au cœur de la blogsphère, vous devriez vous en réjouir. <br /> <br /> En tout cas, moi je me réjouis que vous existiez !<br /> <br /> David
coming ouSt
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