MONTEBOURG OU LA PYTHIE

5 janvier 2008

MONTEBOURG OU LA PYTHIE

Quand Arnaud Montebourg y va, il y va. Il y monte, il laboure. Parfois il fait le ponte, souvent il fout la honte, toujours il bourre le mou. Mais quand Montebourg parle on l'écoute. La parole politique de Montebourg n'est jamais subtile, elle est souvent cadenassée par une envie d'en découdre, bref Montebourg fait l'idiot du bourg pour pouvoir dire des vérités. La mèche frisée sur l'oeil, la bouche ourlée de trouvailles assassines, il semble toujours bouder, mais finit par ne jamais bouder son plaisir : il sourit après avoir cassé. Ce sourire est un air de triomphe devant l'impact de ses phrases à la mors-moi-le bourg. Le village France en est tout étonné. Il n'est jamais énervé, jamais pris de court, mais sa placidité bourgeoise le rend mordant comme un film de Chabrol. Montebourg arbore, Montebourg monte sur le ring, Montebourg frappe. Le roi du ring est dangereux. Le seigneur des Arnaud a des airs de Walkyrie.

La critique est aisée, disent ses adversaires. Mais il est là pour ça le Montebourg. Il développe ce qui se trouve partout avec morgue et avec race. Et en ces temps de basculement d'année, faire un petit bilan des actions présidentielles le rend joyeux. Heureux Montebourg qui parle. Heureux Montebourg qui cogne. Heureux Montebourg qui ouvre sa bouche de pythie.

Que dit la pythie ?

"Le sarkozysme est un absolutisme. Le Parlement est devenue une chambre d’enregistrement purement formelle, comme sous Louis XVIII. Quant au gouvernement, il ne gouverne pas. C’est une équipe de figurants et de potiches. Martin Hirsch est opposé aux franchises, mais elles sont en vigueur. Fadela Amara trouve les tests ADN « dégueulasses », mais ils passent. Rama Yade explique que « la France n’est pas un paillasson », mais Kadhafi vient pourtant narguer la France. Les ministres agitent la marionnette. Cette présidence me fait penser aux Romains de la décadence. La classe dirigeante festoie pendant que le peuple peine à boucler ses fins de mois. C’est un spectacle à la Dallas, une série B de mauvais goût. Il y a une sorte de faillite morale : trahison des promesses électorales, injustices fiscales, fiasco diplomatique, abandon du plus grand nombre. Tout cela se paiera.…" (Source : Betapolitique)

C'est bien dit. C'est à peu près ce que commencent à penser beaucoup de français. Mais c'est Montebourg qui le dit. La décadence française a trouvé son Juvénal !

insolite_218 Julie