ATONIES PARTISANES

Une saine démocratie se mesure sans doute à la vigueur du débat politique et à la force du militantisme inspiré des partis. Même si certains pensent le contraire, la démocratie a besoin de clivages. Il y a un an, les médias saluaient le renouveau des implications citoyennes dans la lutte des Présidentielles françaises et à sa suite osaient pronostiquer un retour du politique. Après les Municipales de mars 2008, et à l'aune de ce pronostic, quel constat peut donc tirer un observateur attentif?

• une forte abstention a caractérisé ces élections locales, sensées intéresser la vie quotidienne des populations.

• cette abstention a cassé la dynamique UMP (déjà entamé par un relatif tassement aux législatives) au profit d'une vague rose alors que l'électorat de droite est traditionnellement plus discipliné, moins dispersé, moins abstentionniste.

• les partis de "gouvernement local"ne peuvent guère se réjouir des résultats enregistrés en terme d'influence (le FN, le PCF, les Verts éclaboussent de leur rayonnement quelques villes avec ou sans élu - l'UMP s'est beaucoup déchiré et cela au grand jour - le MoDem a raté son entrée dans la cour des grands - le PS se conforte mais dans des stratégies dignes de la girouette des grands vents, un coup vers sa droite, un coup vers sa gauche). Bien sûr les socialistes sont soulagés mais toujours très divisés, très inaudibles.

Si l'on quitte le plan local, quels effets peut avoir l'après Municipales?

• Elles enterrent la stratégie gouvernementale de l'Ouverture qui a peu profité à l'UMP, toujours enfermée dans son image de parti conservateur. Les 6 secrétaires d'état nommés cette semaine, à part peut-être Christian Blanc, sont des sarkozystes fermés ! Profitons-en pour dire que ces 6 postes supplémentaires permettent de tourner le dos également à l'équipe restreinte promise en mars 2007. Le fonctionnement de l'appareil d'état s'accroît et risque d'accroître 'la dette puisque ces équipes devront bien bénéficier d'une ligne budgétaire ! Bravo l'économie !

• Elles laissent Sarkozy seul maître à bord de son navire. Je ne crois guère au rééquilibrage parlementaire annoncé. On aura l'occasion de vérifier si Devedjian arrive à être une star du débat démocratique à l'Assemblée Nationale...

• Elles entérinent la personnalisation du pouvoir puisque les partis semblent exercer une influence mineure. Et c'est le flirt de Sarkozy avec les sondages d'opinion qui risquent à nouveau d'alimenter la représentation démocratique !

Au fait, cela s'appelle comment quand le parlement est négligé, qu'aucune opposition visible arrive à se faire entendre et qu'un chef isolé gouverne à coup d'improvisations médiatisées? Du populisme? La France serait devenue la terre de cette démagogie-là? Ah? Vous croyez?

 Julie

Google, au boulot : France - Politique - Leçons des Municipales 2008 - Ouverture - UMP - PS - Verts - PCF - FN - MoDem - secrétaires d'état

Comments

[Sol]

Sans parler d'absention et des conséquences des résultats d'élections locales, notre monarque est déjà populiste... Il suffit de suivre son parcours, de s'intéresser à son entourage...
Après on peut être d'accord ou non avec ce qu'il fait, mais c'était déjà du populisme bien avant.