VAN ROEKEGHEM, WOERTH, BACHELOT, FOSSOYEURS DE LA SOLIDARITE

Le cynisme du plan préparé par le gouvernement, malgré de petits démentis ces dernières heures, semble évident. Il est bien résumé, me semble-t-il par un dessin de DELIZE :

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 Julie

Google, au boulot : Politique - Santé - Plan d'économies - Bachelot - Woerth -Van Roekeghem 

Comments

[David]

Bravo pour votre libre réflexion Lux77. Je suis d'accord avec vous sur la nécessité de traiter ces difficultés de manière globale, et les questions que vous soulevez sont pertinentes : médecins, arrêts maladie et laboratoires.

Je suis toujours heureux de lire une position, même contraire à la mienne, lorsqu'elle émane d'un esprit libre, capable de nourrir une réflexion personnelle, déconnectée des poncifs que nous assènent les médias. C'est aussi pour cela que je suis un fanatique du blog de Julie.

David

[Lux77]

Merci David pour ce contrepied à une pensée de gauche bien répandue. A force de baigner dans une certaine culture de gauche (socialiste), j'ai moi-même certains réflexes de Pavlov qui entrave parfois l'effort de réflexion. ex.: la défense du service public, c'est bien; le capitalisme, c'est mal; l'Europe, c'est bien; les expulsions, c'est mal. Attention, je ne renie pas ces idées, mais je crois qu'il est bien parfois de réinterroger nos poncifs et vérifier que le raisonnement qui conduit à telle ou telle information tient toujours la route sans oublier d'éclairer toute la route y compris les à côtés.Pour en revenir à la santé, ce qui me gêne beaucoup dans cette histoire n'est pas tant la déréglementation (encore une) d'une partie des soins, que l'impression de voir émerger des mesures par à coup sans comprendre le plan de route. Le "trou de la sécurité sociale" est assurément à prendre au sérieux, et je suis d'accord avec vous, David, la Gauche a toutes ces années, joué les autruches. Pour autant, il me semble que eu égard aux enjeux financiers, aux conséquences de vie que cela implique, une vision beaucoup plus gobale de la situation serait nécessaire: quid des arrêts maladie? de la responsabilité des médecins généralistes et des labo, c'est à dire, quel est leur part d'effort à l'amélioration du système à côté de celle du malade? Je ne crois pas non plus que le système de santé puisse et doive "s'auto-suffire" via les mutuelles, mais au contraire, il me parait juste que l'impôt (reste à voir lequel) soit une source de financement important. David, je ne crois pas être tout à fait d'accord avec vous, mais je vous remercie, grâce à votre commentaire étoffé, de m'avoir pousser à essayer de comprendre pourquoi.

[David]

En tout cas, l'illuminé est au moins capable de cerner la réalité comptable du système de santé français, qui court à la faillite.

Continuer sur la voie suicidaire qui a été suivie au cours des trente dernières années est l'assurance de précariser définitivement tous ceux dont vous parlez. Sans compter les générations futures dont vous vous contrefichez, et à qui vous transférez une charge qui leur sera insupportable.

Alors bien sûr, on peut la jouer sur le ton du misérabilisme ouvrier, en proposant de ne surtout rien changer ou d'augmenter encore la fiscalité (c'est-à-dire en fin de compte de laisser aux "travailleurs" - comme vous dites - moins de 30% de ce qu'ils gagnent, après déduction de la fiscalité directe et indirecte). Ensuite, les mêmes viendront pleurnicher sur l'érosion du pouvoir d'achat. Cherchez l'erreur !

En ce qui concerne les complémentaires santé (assurance, prévoyance, mutuelle), leur accès a été facilité récemment par des mesures spécifiques d'aide à l'acquisition d'une telle couverture. Je rappelle qu'en moyenne le coût d'une complémentaire individuelle à 70 ans est de l'ordre de 80 euros par mois (les verrous des limites d'âge à l'entrée ont sauté). Pour ceux qui n'ont pas ces moyens, il existe les aides dont j'ai parlé plus haut ou le recours au régime de la CMU (sous conditions de ressources). Alors, arrêtons de raconter n'importe quoi !

Nombre de français bénéficient de contrats collectifs dont le coût est assumé pour partie par leur employeur (avec des incitations fiscales à la clé). Leurs tarifs sont généralement intéressants, d'autant qu'il existe une concurrence très vive sur ce marché.

Vous serez sans doute surpris (s'il n'entre pas trop de mauvaise foi dans vos prises de position) lorsque vous découvrirez que la mesure de déremboursement proposée pénalisera en réalité les "possédants" ou les "bourgeois" (je ne sais pas comment vous les appelez depuis la chute du Mur), car, eux, ne bénéficient d'aucune aide.

La vérité, c'est que les Français se sont habitués à être pris en charge à 100%, et que la plupart ne veulent pas que cela change. Ils sont prêts à dépenser des sommes importantes sur d'autres postes budgétaires d'une inutilité criante quand elle n'est pas nuisible), et ils ont intégré que les soins de santé étaient gratuits. Le raisonnement que vous tenez peut d'ailleurs être totalement inversé. Je connais des personnes qui ne prennent pas de complémentaires car ils disent que s'ils ont une maladie grave, de toutes façons, ils seront pris en charge à 100% par la Sécurité sociale.

Les socialistes feraient mieux de nous dire ce qu'ils feraient pour sauver la Sécu. Il y a plus de 20 ans que l'on attend leur solution miracle. Pour la démagogie, on sait déjà depuis des lustres qu'ils sont imbattables.

David

[Axel]

c'est qu'ils arrivent peu à peu à convaincre pas mal de gens...

Déjà, mon cher David, 5 pour cent d'augmentation des mutuelles, c'est loin d'être négligeable pour moi, alors j'imagine ceux qui n'ont même pas pu en inclure une dans leur maigre budget...

"une situation déjà vécue", c'est joliment dit ! c'est bizarre, moi j'ai plutôt l'impression que les pilules se succèdent jusqu'à l'inévitable explosion oui...

Et quant à la façon dont "ce système fonctionne dans d'autres pays" même si je ne peux prétendre tous les connaitre, j'en sais au moins deux ou, non et non, tous les malades ne sont pas correctement soignés !!!

Ah et puis zut, tiens, si tu considères que "la gauche" a "ruiné" la sécurité sociale, c'est peine perdue de toute façon. Mais quand même : la sécu ne tombe pas du ciel et oui "les Français" comme tu dis, la prennent en charge...

Je préfère cette proposition, qu'il faut sans doute aménager, au triplement de la CSG et de la CRDS !

A moins qu'il faille attendre qu'il n'y ait plus rien pour agir ?

[julie]

Dans l'esprit de certains, chacun bénéficie d'une Complémentaire Santé ! Sauf que, dit-on, une frange de plus en plus importante de travailleurs pauvres n'ont que les remboursements de la Sécu. Et s'ils sont malades, ceux-là, c'est l'entrée dans la précarité sociale la plus scandaleuse. Il est désespérant qu'on réfléchisse toujours en termes de système et jamais avec les réalités du terrain. Et puis en revenir à l'instrumentalisation comme seule arme pour vouloir mollement accepter l'inacceptable, est pour le moins digne d'un illuminé. Je suis en colère, là. Voilà.