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coming ouSt
3 août 2006

LE DIALOGUE AVEC GM

Cher vous tous,
        Juste un mot pour que vous ne ratiez pas le dialogue entamé avec GM sur le post du 24 juillet. Cet hétéro m'amuse, me plait, me trouble. "Ma pauvre fille, dit Chantal, te voilà bien dupe d'une parole savante et chatoyante. Depuis que sur l'ignoble blog de Vanneste on t'a traité de "précieuse ridicule", tu le deviens vitesse grand V, ridicule !" Chantal me met toujours en garde sur des tas de choses. Mais j'aime bien qu'on s'intéresse à moi... Continuez tous. Continuez.
insolite_218 Julie

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Commentaires
J
et j'ose virtuellement embrasser la belle qui accompagne votre pas. Je ne puis être présente pour saluer votre bel engagement, mais le petit signe que vous attendez, je vous le fais ici. Très modestement. Vous êtes non seulement calme, cher GM, mais aussi très gentil en vous souciant de Julie, en lui laissant un message sur Coming quelques heures avant de dire oui. Ce sentiment à mon égard m'étonne, dois-je vous le dire, même si je connais la profondeur du désir de voir en soi grâce à l'autre... Mais ne parlons pas de moi, c'est vous et Chérie les stars du jour. Un jour qui se lève. De tout coeur avec vous...
G
Ma chère Julie, <br /> Nous y voici, c'est dans quelques heures. Nous en sommes aux derniers préparatifs, les bagages sont faits pour le voyage de noces surprise.<br /> Je me sens calme, pas écrasé sous le stress. C'est vraiment la bonne décision. <br /> J'ai parfois quelques premiers indices de la joie qui sera mienne demain, comme des moments de perception extra-lucide.<br /> Je vais essayer de prendre ces quelques jours loin de vous pour faire le point sur la suite des opérations. Si je pouvais me consacrer entièrement à écrire des textes, je crois que je serais content. Pas que j'y ai le moindre talent net, mais il y a en moi des histoires qui doivent sortir. Ce cher GM (pas moi, l'autre dont nous avons parlé) dit que l'on n'écrit bien que les livres écrits avec le sang de notre coeur. <br /> C'est à peu près ce que je ressens. <br /> <br /> Finalement me voici devant l'épreuve (l'autel ?) et je me sens tout calme. En paix. Bien plus que je ne l'ai jamais été avec une grande décision. Un peu comme si mon angoisse existentielle m'avait quitté. <br /> Je suppose que la vie et les enfants que j'attends avec impatience me procureront bien des occasions de stresser, mais pour l'heure, je me contente de garder mon âme toute calme à l'intérieur de moi.<br /> <br /> Si vous deviez venir demain, quelle joie innatendue et merveilleuse, ne manquez de me faire un petit signe... et n'oubliez pas, je suis horriblement myope et sourd...<br /> <br /> Je vous embrasse de tout coeur.
J
Plus qu'un choix, vous posez, Guillaume, votre existence. Je trouve vos propos très beaux, très solides, même s'ils s'ornementent des infidélités de la tête. Vous parlez des fantasmes qu'il est difficile de chasser de la main ou par une promesse d'homme libre. Mais un fantasme est fondamentalement un interdit. Et vous en aurez pour toutes votre vie : oui toutes ces images de femmes attirantes et fécondables vous accompagneront dans votre fidélité. Ce dont vous avez peur, c'est de la tentation. Mais la libido n'est pas si difficile à domestiquer quand on est passé au stade de choisir les priorités du corps. Car finalement notre cerveau qui censure, notre raison qui peut dire non à telle belle croupe, à telle nichée dans les seins d'une belle, ne font-ils pas partie intégrante de notre corps? Je n'ai pas peur pour vous, Guillaume. Vous saurez être heureux avec votre future femme. Et vous serez heureux de réussir à faire vivre de somptueuses images d'un interdit magnifique.<br /> Votre proposition de partager un moment d'intimité maritale - s'il n'est pas une plaisanterie - me touche beaucoup. Mais je suis une femme de verbe ici, je n'ai pas de corps. A moins que...<br /> Peut-être dans une arrière-salle de mairie, ce jour-là, vous apercevrez-vous qu'une femme en robe noire, fine, un peu gracile, mais plantureuse si l'on considère deux ovales appétissants, et avec, vous savez, ses petites rides au coin de la bouche comme pour rire, constituera une présence étrange, un peu farfelue. Vous n'aurait qu'à vous dire que c'est Julie qui se trouve dans ce lieu d'union et de fête. Elle ne vous regardera pas. Elle baissera les yeux. Elle aura le sourire des filles qui passent et ne sont pas importantes. Elle s'en ira doucement. Tout doucement.
G
Depuis longtemps, dans ce fil particulier, dont j'espère sincèrement que Julie est la seule lectrice assidue, j'expose les élans de mon coeur.<br /> <br /> Après avoir longuement réfléchi et essayé de comprendre si cela me serait possible, j'ai choisi de signer la lettre d'intention pour le mariage. De quoi s'agit-il ?<br /> <br /> Avant de pouvoir se marier à l'Eglise, il y a différentes formalités, certaines d'ordre administratif, d'autre d'ordre spirituelle. Et parmi ce que je considère comme administratif, il faut signer une lettre d'intention. On peut se contenter de remplir un formulaire ou l'on peut rédiger sa propre lettre. <br /> Simple formalité me direz-vous. Mais pour moi, la fidélité à la parole donnée est une constituante majeure de ma personnalité, qui renvoie au statut de la parole en général et à celui de la parole performative en particulier. Il m'était donc extrêmement difficile de signer ce document sans être convaincu de pouvoir tenir les engagements qu'il contient.<br /> <br /> Quels sont ces engagements: la liberté: je suis libre de m'engager et je le fais sans aucune pression; l'indissolubilité: un seul mariage, pour toute la vie; la fidélité totale. Bon, on voit bien où est le problème. <br /> <br /> D'où ma longue résistance et mon refus de signer pendant des mois en cherchant des compromis ou des formulations acceptables. Puis, finalement, j'ai décidé de signer dans les termes proposés, sans même les triturer.<br /> <br /> Pourquoi ?<br /> C'est un acte de foi. En la personne que j'aime et en Dieu. En la personne que j'aime, sur sa nature et sur l'identité qui s'établit entre nous. Je choisi de croire que cette femme est celle qu'il faut pour moi. En Dieu, car c'est faire un choix de vie qui n'a vraiment de sens que si cette vie à un sens transcendantal. C'est une remise de soi dans l'espérance. L'ayant posé j'ai ressenti un soulagement dans mes entrailles, où se nouent toutes les angoisses. Un peu comme si je venais d'être soulagé d'un grand poids.<br /> <br /> Depuis, j'essaye de prendre les bonnes décisions pour me donner les moyens d'aboutir. Cela implique essentiellement de ne plus me mettre dans des situations où je serais tenté de tromper ma future femme. Ce qui implique aussi un contrôle de ma libido, car à se stimuler avec certains fantasmes, on en vient à souhaiter les réaliser.<br /> <br /> Alors, ai-je moi-même fermé la cage dont je cherchais à sortir ? Peut-être. Mais je ne suis pas sûr que cela m'aurait conduit au bonheur. Et cela m'aurait immanquablement fait perdre celui que j'entrevois aujourd'hui dans la fidélité et la paternité.<br /> <br /> Car c'est bien l'un des ressorts essentiels de mon action: les enfants. Je fais beaucoup de choix par amour de mes enfants qui ne sont pas encore nés, à commencer par le fait d'épouser leur mère.<br /> <br /> Alors on pourrait dire que ce sont mes hormones qui ont décidé à ma place. Mais ne sont-elles pas supposer plutôt me pousser à ensemmencer le plus grand nombre de jeunes femelles fertiles possible ? Et donc à me pousser au libertinage ?<br /> <br /> Et si je vous envoyais un faire-part pour la cérémonie civile, Julie, viendriez-vous nous réjouir avec nous ?
J
Vous voilà revenu, libéré des aliénations saugrenues que fournissent les dramaturgies électorales. J'espère, malgré tout, que vous prendrez un peu part aux débats de ce blog, toujours bicéphale, une tête dirigée vers la politique et ses spectacles, une autre enfoncée dans le vaste monde des petites sexualités qui ne se marient pas. Et merci de redonner corps à vos démons en public. C'est courageux et étonnant de belle franchise. Votre petite Julie psychanalyste vous écoutera avec une bienveillance toujours un peu orientée, vous le savez, puisque je suis athée et bien éloignée de vos préoccupations morales. Je sais cependant voir ici ou là où s'articulent les enjeux du bonheur humain (je deviens prétentieuse, pire arrogante, on me l'a dit en riant il y a peu).<br /> Vous me parlez des conditions du mariage chrétien, qui donnent peu de souplesse à vos désirs, Guillaume. Cela je le sais. Quelques remarques, cependant, dans la traduction de vos malaises :<br /> La fidélité, forme d'engagement du corps plus que volonté d'un esprit clairvoyant, même le moins fanatique des esprits, pose problème à chacun d'entre nous. Vous êtes un esthète et un curieux. La courbe d'une jambe, la sinuosité des reins, la filouterie d'une pommette, la complexité des chaleurs internes d'une femme, vous donnent envie de ne pas être mort à elles. L'exercice d'une liberté absolue du corps vous paraît un droit, et comme je vous applaudis sur ce point-là! Et même toutes la gamme des plaisirs de contact est une aubaine pour nos corps de passage : l'étreinte furtive des excitations passionnées, la mécanique des putes, le doux don de soi de la femme préférée, les hasards de chair avortés, tout grandit l'homme dans sa quête d'amour. Je vous enjoins à ne jamais vous départir de ces multiples désirs... Ce que je crois le propre de votre humanité est un goût de la complétude admirable. Et bien sûr, le mariage frustre tout cela, ramène à l'unicité les expériences de la vie. <br /> D'ailleurs votre définition de l'infidélité ne peut que prendre en compte le goût de ne se passer d'aucun corps. Bien sûr, vous trouveriez révoltant, alors que vous êtes lié, de vous attacher, de sentimentalement vous fidéliser. Il y a donc en vous une permission et une entrave. L'entrave rassure ou assure votre sentiment, la permission est un moyen d'accéder aux folies de votre corps avide de complétude.<br /> Seriez-vous surpris si je vous disais que je suis d'accord avec une partie des arguments que vos amies vous lancent à la figure?? Je retranscris "Si je n'ai pas de désir pour la fidélité envers cette femme, c'est parce que ce n'est pas la bonne. Elle ne susciterait pas assez de désir en moi". Alors comme ça, vous pensez Guillaume qu'il suffit de se laisser aller à chercher "la bonne"? Naïveté d'idéaliste. Laissez-moi enfourcher mon credo de femme futile et de vieille existentatialiste : ce n'est pas la bonne, bien sûr. Mais libre à vous d'en faire la bonne, de la concevoir comme telle, de la surexposer non à vos désirs mais à votre vie. Je ne crois pas au mariage, Guillaume, je crois aux unions. Et pour moi une union est un lien que l'on désire non pour la satisfaction de deux désirs mais parce qu'il est évident que le besoin est en jeu. Je ne sais si vous comprenez l'importance du distingo (pour moi, en tout cas). Je n'offre pas ma liberté en otage, je ne frustre pas ma liberté puisque je mets de côté mon désir pour construire quelque chose de plus fort, de contractuel, d'unique : la poursuite à deux d'un double besoin (et chacun met derrière le mot besoin, évidemment, des choses fort différentes). L'union d'un besoin à un besoin.<br /> C'est terre à terre? Non, c'est admirable de reconnaître que le besoin guide nos existences...<br /> "Vous êtes dans la contrainte pour ne pas la faire souffrir" dîtes-vous en terminant. Si vous n'avez pas mis de masque, dans votre relation, pensez-vous vraiment que votre chérie ignore vos besoins de sexualité aventureuse? N'a-t-elle pas un attachement qui va au-delà du paravent de la fidélité? En parlez-vous (parole de psy, pardon)? Et en contre partie, avez-vous cerné quelle besoin elle exprime qui s'attache à sa liberté de future épouse?<br /> Vastes questions. Je vous laisse y réfléchir. J'ai osé répondre ici et non sur mon mail personnel parce que je trouve toujours franc d'utiliser le canal que l'autre a choisi.<br /> Je suis peut-être à côté de la plaque, mais vous ne m'en voudrez pas, sachant que je suis par définition une dévergondée de première! A bientôt.
coming ouSt
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