MONTEBOURG, DE L'IMPRECATEUR AU PLAYBOY
Je connais beaucoup de gentils garçons du PS, un peu pédés du cul, qui adoooooooooorent Arnaud Montebourg. Sa gueule d'ange propret, son ton rentre dedans, sa mauvaise foi rusée, sa droiture d'arriviste, ça les excitent. Et paf. L'imprécateur est devenu un playboy de couverture glacée, sans mystère et sans grandeur. Je vous explique : Arnaud apparaît dans un reportage de Gala (article guimauve, propos désolants) cette semaine. Oui, Montebourg dans Gala ! Oui, l'avocat qui insulte la lâcheté de Chirac, dans la revue la plus people de l'hexagone ! Daniel Schneidermann, du Monde, ironise sur la métamorphose. C'est évidemment facile. Et Montebourg de répliquer qu'il a été trompé par un journaliste qui se réclamait de Marianne alors que ce dernier oeuvrait pour Gala : ah là là, je me suis fait piéger par une presse ignoble et populaire, ose-t-il soupirer ! Bon. Admettons. Mais ce qui m'étonne n'est pas la métamorphose de l'imprécateur en playboy. Après tout, d'autres ont suivi le même chemin (et c'est peut-être un chemin pour être plus célèbre encore, plus médiatisé... et plus tard ministre d'une Ségolène qui l'a adoubé porte-parole de sa campagne)... Ce qui m'étonne est la bêtise de cette petite excuse : ah là là, je me suis fait piéger ! Arnaud, arrête de te mentir : la posture politique et le registre oratoire utilisés pour paraître dans Gala ressembleraient-ils à ceux que tu prendrais devant un journaliste de Marianne, de l'Express ou du Monde diplomatique ? Tu souhaitais être un people, voilà, c'est fait. Tu perds un peu de ta crédibilité de père fouettard de la justice et du droit. Faut assumer. C'est le conseil que Mitterrand te souffle depuis son nuage... Ecoute-le. Il en connaissait un rayon pour incarner ce qu'il n'était pas et pour se servir de l'étrangeté des ambiguités. La belle gueule de Montebourg, tout un programme, soupire le Vieux là-haut. Il me fait penser à Tapie, ce gars-là !
Julie