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coming ouSt
18 septembre 2006

MONTEBOURG, DE L'IMPRECATEUR AU PLAYBOY

      Je connais beaucoup de gentils garçons du PS, un peu pédés du cul, qui adoooooooooorent Arnaud Montebourg. Sa gueule d'ange propret, son ton rentre dedans, sa mauvaise foi rusée, sa droiture d'arriviste, ça les excitent. Et paf. L'imprécateur est devenu un playboy de couverture glacée, sans mystère et sans grandeur. Je vous explique : Arnaud apparaît dans un reportage de Gala (article guimauve, propos désolants) cette semaine. Oui, Montebourg dans Gala ! Oui, l'avocat qui insulte la lâcheté de Chirac, dans la revue la plus people de l'hexagone !  Daniel Schneidermann, du Monde, ironise sur la métamorphose. C'est évidemment facile. Et Montebourg de répliquer qu'il a été trompé par un journaliste qui se réclamait de Marianne alors que ce dernier oeuvrait pour Gala : ah là là, je me suis fait piéger par une presse ignoble et populaire, ose-t-il soupirer ! Bon. Admettons. Mais ce qui m'étonne n'est pas la métamorphose de l'imprécateur en playboy. Après tout, d'autres ont suivi le même chemin (et c'est peut-être un chemin pour être plus célèbre encore, plus médiatisé... et plus tard ministre d'une Ségolène qui l'a adoubé porte-parole de sa campagne)... Ce qui m'étonne est la bêtise de cette petite excuse : ah là là, je me suis fait piéger ! Arnaud, arrête de te mentir : la posture politique et le registre oratoire utilisés pour paraître dans Gala ressembleraient-ils à ceux que tu prendrais devant un journaliste de Marianne, de l'Express ou du Monde diplomatique ? Tu souhaitais être un people, voilà, c'est fait. Tu perds un peu de ta crédibilité de père fouettard de la justice et du droit. Faut assumer. C'est le conseil que Mitterrand te souffle depuis son nuage... Ecoute-le. Il en connaissait un rayon pour incarner ce qu'il n'était pas et pour se servir de l'étrangeté des ambiguités. La belle gueule de Montebourg, tout un programme, soupire le Vieux là-haut. Il me fait penser à Tapie, ce gars-là !

insolite_218 Julie

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Commentaires
J
Cher guillaume,<br /> Témoignage intéressant à deux titres : à titre du dialogue personnel que nous avons entamé depuis qq semaines puisque je découvre en vous un militant qui s'est frotté à toutes les causes, à tous les enjeux, à tous les risques. Je ne suis pas capable de donner un avis sur la liberté de se prostituer tant cet avis ne serait que fonder sur un instinct de femme. Je vois bien là que ce n'est pas arme suffisante, que je ne maîtrise pas le discours politique qui va avec. La question m'intéresse et j'oscille toujours entre un fouriérisme libertaire et un moralisme féministe (imaginez le grand écart, et bien écartée je préfère me taire)! Deuxièmement votre histoire est intéressante par le questionnement qu'elle pose : l'exercice politique (disons dans sa dimension rhétorique)devient en effet un art de "parler en direction de". C'est certainement l'influence des conseillers marketing qui engendre, chez les élus, le stress de la parole libre. Anne Hidalgo, comme tous les autres, ne pouvait pas se permettre de répondre sans situer l'intention. Surtout si en face de soi on a un type qui se définit par des définitions contradictoires, des grilles qui pètent, des filets qui s'effilochent. L'homme politique veut contrôler, c'est sa faiblesse ! Non ?
G
S'il y a un éléphant que j'aime bien c'est Olivier Stirn. La souplesse intellectuelle n'a pas faibli avec l'age et c'est grande sagesse de la part de Nicolas de se l'être attaché comme conseiller politique (et oui!). J'avoues bien volontiers qu'un tel homme permet de garder de l'espoir dans le grand parti unique dont j'ai beaucoup de chances d'être exclu ou au moins suspendu l'année prochaine.<br /> Pour ce qui est de commencer par les vrais éléphants, c'est que je suis un vieux solférinologue et que j'ai un regard d'entomologiste passionné pour le PS où je suis content d'avoir des amis. <br /> <br /> Ensuite, sur le fait de se sentir de gauche quand on a comme vous des libertés à conquérir (à défendre ?) cela se comprend. Quand à savoir s'il faut être à gauche pour les défendre, c'est de moins en moins sûr. En janvier 2005 j'ai interpellé Anne Hidalgo lors de la cérémonie des voeux sur une question de société et de moeurs, car il m'arrive moi aussi d'avoir des positions anti-conformistes (en fait j'en ai plein, avis aux amatrices !). <br /> Je lui demandais pourquoi le PS était abolitionniste voir prohibitionniste en matière de prostitution, alors qu'il se prétendait être le parti des libertés publiques ? Je lui demandais comment elle faisait pour être sur la même ligne que Juppé. Piquée au vif par la mention du trop-intelligent-pour-son-propre-bien, sa réaction est tout à fait intéressante. Elle me demande d'abord qui je suis et d'où je parle. Il se trouve que j'ai collaboré avec des associations comme le Mouvement du Nid pour aider les personnes en situation de prostitution à s'en sortir. Depuis j'ai un peu changé d'avis. Rassurée sur mon engagement associatif, qu'elle supposait de gauche, elle me dit qu'au contraire de la droite la municipalité avait mis en place des centres de protections pour les filles et avait lutté intensément contre le proxénétisme. Dont acte. Je la croie sur les actions même si j'attribue à Villepin la répression accrue, que je condamne. Mais Anne Hidalgo n'a pas répondu sur le fond, quid de la liberté de se prostituer, hors de toute contrainte directe. Une fois le proxénétisme combattu, les gens ont-ils le droit de se prostituer ? Pas de réponse sur ça. Je suppose que ce sujet rebondira. Ce qui m'interpelle, c'est cette volonté de situer l'interlocuteur, pour savoir si l'on doit lui répondre et si oui, quoi. <br /> <br /> Situationisme ?
J
Je n'ai pas beaucoup de temps pour vous répondre, Guillaume, je réagis à votre jeu : Croquer un éléphant ? Voudriez-vous que ma dentition souffre ? Et puis je suis quand même de gauche. Enfin, disons que j'ai envie de l'être. Enfin, disons que... Non, rien. Et la droite UMP m'écoeure, je suis presque nostalgique de l'émiettement d'avant le Grand Parti, les voix feutrées du CDS me manquent, le temps béni de Lionel Stoléru et d'Olivier Stirn me rend nostalgique(vous voyez Guillaume que toute jeune encore, j'ai des références antédiluviennes !), le temps où la bêtise était moins hargneuse...<br /> Je vous promets une plus longue réponse bientôt.<br /> Bonjour chez vous !
G
J'ai comme une méfiance viscérale envers ce gars-là. Etant certes immunisé à son charme, je n'en vois que les aspects négatifs. <br /> C'est un arriviste fanatique, ce qui peut-être une qualité, mais qui se trouve être répugnant quand cela signifie le ralliement systématique au plus fort.<br /> Il personnalise à outrance le débat: je n'ai jamais été chiraquien, ni de près ni de loin, mais Montebourg me rendrait Iago sympathique. <br /> Sa haine des institutions de la Ve cache mal le rôle qu'il se voit jouer dans une VIe taillée sur mesure et copiée sur la mortifère IVe. Ma détestation des régimes parlementaires ne vient rien arranger. C'est donc un homme qui privilégie systématiquement l'intérêt personnel sur le bien de la collectivité et surtout pour un socialiste, c'est horrible. <br /> <br /> Alors j'ai pour habitude de ne pas me mêler des affaires des groupes dont je ne suis pas. De la même façon que les athées qui donnent leur avis (négatif) sur les affaires de l'Eglise m'exaspèrent. Mais la République reste un sujet d'intérêt pour moi, et les thèses de Montebourg sont une menace pour toute la France et donc moi.<br /> Qu'il soit dans Gala me rassure un peu, il est moins fort que je ne le craignais... on va dire que c'est Ségo qui a une mauvaise influence sur lui... elle aura donc fait quelque chose de bien: contribuer au discrédit de ce triste sire. <br /> <br /> Moi, je propose un jeu Julie: tous les jours vous croquez un éléphant, et je rajoute des pommes (pourries) dans la compote. Et après on fera pareil pour la droite, et je promet d'être aussi méchant.
coming ouSt
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