TRAVAILLER PLUS POUR GAGNER PLUS : UN LEURRE SOCIAL
La formule du candidat UMP peut paraître porteuse d'espoirs pour les salariés qui ne veulent pas être freinés par les 35h. Sarkozy la répète souvent, il en fait un dogme, mais un dogme flou, de ses propositions volontaristes. Mais que promet vraiment cet adage si l'on prend le cas de ceux qui ont besoin de ce coup de pouce pour vivre? En d'autres termes, est-ce possible de travailler plus dans le cadre du dialogue social au quotidien ? Prenons l'exemple d'Odette, caissière à Auchan, qui a deux soucis majeurs dans sa vie professionnelle :
elle a peur que le supermarché qui la rémunère l'oblige à une réduction d'horaires liée au succés des caisses automatiques expérimentées dans son magasin
sur le plan personnel son couple connaît des difficultés économiques importantes
Elle a donc tout intérêt à vouloir gagner plus pour s'en sortir. Or, pensez-vous qu'Odette soit le profil idéal pour "travailler plus" afin de "gagner plus"? Sa fonction, dès lors que son utilité économique est concurrencée par une machine, se trouve nettement précarisée. Cette précarisation lui laisse donc peu de manoeuvres pour demander ce que le gérant de l'hypermarché cherche à éviter : gonfler le salaire d'une employée en lui permettant de "travailler plus"! Vaste fumisterie, ce dogme ne peut s'appliquer qu'aux êtres en situation de puissance. Les cadres n'y pourront prétendre dans la mesure où ils connaissent déjà des horaires surchargés, les salariés précaires qui auraient besoin d'une feuille de salaire plus conséquente seront renvoyés à la loi féroce du marché, aux équilibres de la masse salariale : Madame, on ne peut pas accéder à votre demande, comprenez...
Alors cessons de croire que le projet de Sarkozy peut faire entrer les salariés dans un rapport de négociation de leur propre temps de travail. C'est à la fois un mensonge social et une escroquerie morale!
Julie
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