PARFOIS

Parfois je me sens pas bien belle. Même carrément moche. Je sais que je plais, parfois. Et parfois c'est comme une envie de pleurer qui monte, qui submerge et qui est insensée. Comme un camembert de super-marché qu'une main méchante aurait transporté de son rayon douillet à celui des lessives. Un écrasement d'identité, une vision malencontreuse de soi, l'oeil du miroir qui ment. Non non tu n'es pas jolie Julie, tu es pire. Pas attrayante. Pas de raison de te regarder. Allez, je ne suis pas sotte, je sais qu'être regardée n'est pas un objectif en soi et que tout passe. Mais merde, parfois on s'aime peu. Camembert et super-marché. Désolation de la vie...

Sinon Christine Boutin, il paraît, est ministre. Si, si. Elle se déplace à Lyon pour savoir si elle fait de l"effet. Ministère et super-marché. Désolation de l'avis.

Julie

Google, au boulot : Julie et les camemberts - Pas jolie et même pire - Mais bon, Christine Boutin est ministre - C'est pire

Comments

[julie]

Cher Cacophone, j'en profite pour vous dire que j'aime bien le billet sur votre blog intitulé le surhomme et les sous-hommes. Quant à moi, qui suis une fille plutôt coulante, vous voyez quel type de camabert je puis représenter !

[Le Cacophone]

Moche et camembert peut-être (bien que pas sûr), mais bougrement bien écrit, Julie, bon sang de bonsoir !

[David]

Ce que je vois dans le miroir de Julie, c'est un camembert plutôt savoureux. Pas le petit fromage de supermarché, enveloppé dans sa robe en plastique aseptisée, non ! Plutôt un fromage authentique, au goût … charismatique. Hum, demain matin je propose ma formule à Maurice Lévy !

Forcément, si le camembert d'appellation contrôlé se compare à un fade paquet de lessive, il trouvera d'évidentes différences entre sa vitalité odorante et la morne passivité de ces grandes boîtes en carton remplies de poudre chimique. Et la plus grande différence est celle-ci : le camembert est un être vivant, grouillant, chatouillant (qui plaît ou qui déplaît) tandis qu'un paquet de lessive n'est qu'un objet inanimé et purement utilitaire.

Bref, le camembert existe pour le plaisir qu'il procure (on ne se nourrit pas de camemberts mais on savoure un camembert), alors que le paquet de lessive n'est que le symbole d'une action répétitive et d'une corvée ménagère à venir. Alors même au rayon des lessives, je préfèrerai toujours le camembert égaré au sinistre paquet de lessive !

Allez, maintenant rentrez vite dans votre réfrigérateur Julie, car on va finir par avoir des problèmes avec les autorités sanitaires !


David