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coming ouSt
13 novembre 2007

LE PRESIDENT DE TOLBIAC CONSULTE MAIS...

Tolbiac (Centre Pierre Mendès France) est en grêve depuis plus d'une semaine. Comme toujours, le soupçon que les AG ne représentent peut-être pas l'avis démocratique des étudiants est largement répercuté par le président de cette Université (Paris I, Panthéon-Sorbonne). Pour savoir si la grêve est légitime, Pierre-Yves Henin, souhaite consulter les étudiants et lance donc un dispositif de vote consultatif  par internet nommé "Consultation en ligne des étudiants sur le blocage'. Il déclare sur France Infos que cette démarche est anonyme.
Or, pour voter, chaque étudiant doit se munir de ses identifiants (son Login et son Password). Le mensonge consiste à faire croire qu'un anonymat est garanti. Il est sans doute prévu (comme l'indique la profession de foi de la Présidence) dans la transmission des données aux instances dirigeantes de l'Université, mais il n'est en aucun cas certifié, puisque le dispositif de vote se fonde (et heureusement) sur une identification électronique. Le service informatique de Tolbiac a le loisir de connaître qui vote pour quelle proposition.
En ce sens, les étudiants de Tolbiac ont tout intérêt à se méfier de ce genre de potentielle manipulation, ils ont tout intérêt à continuer à voter à main levée ou à bulletin secret, entre eux, pour décider de la suite de leur manifestation.

insolite_218 Julie


Google, au boulot : Politique - Blocage des facs - Tolbiac - Université Panthéon-Sorbonne - Consultation électronique - France Infos

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Commentaires
D
Eh bien ! Aujourd'hui, la Julie est aussi remontée que la Daytona de Sarkozy ! La voilà qui se juche sur l'actualité pour nous haranguer. Elle est toujours très belle la Julie lorsqu'elle parle avec cette force de conviction, toute électrisée par ses énervements.<br /> <br /> La vision que Julie a des grèves universitaires est surtout romantique. Le romantisme est toujours défendable, mais se trouve parfois un peu éloigné de la réalité. Nous avons tous vécu 5 ou 6 ans dans une ou plusieurs universités. Nous savons bien que la présence d'agitateurs de gauche ou d'extrême gauche au sein des facultés n'a pas pour objet de susciter un débat civique dans l'enceinte universitaire. L'objectif de ces activistes consiste à prendre des étudiants en otage ou à les entraîner dans leur sillage pour créer une sorte de chaos, propice à leurs revendications. En bref, des noyaux de manipulateurs professionnels s'efforcent d'orchestrer une agitation ou d'initier un mouvement de protestations et de le canaliser dans le sens qui sied à leurs intérêts politiques ou à la satisfaction de leurs fantasmes. Ces pratiques ont cours dans les universités françaises depuis plus de 30 ans. Qui n'a vu ces cortèges d'étudiants, étroitement encadrés par de jeunes bergers du syndicalisme étudiant, eux-mêmes cornaqués par des militants plus âgés appartenant à la constellation des syndicats de la gauche et de l'extrême gauche ?<br /> <br /> Vous avez raison Julie, des agitateurs de la non-grève devraient s'opposer aux agitateurs de la grève. Je vous précise qu'il en existe, ou qu'il en a existé. Il y a plus de dix ans, dans les périodes de grève, je poursuivais avec quelques amis des grappes de petits gauchistes venues s'agiter sous le nez de notre amphithéâtre. Ils venaient interrompre nos cours pour nous entretenir de leur propagande gauchiste. Bien souvent, nous aurions aimé avoir avec eux ce contact "civique" que vous évoquez. Seulement voilà, dès qu'ils apercevaient que nous nous dirigions dans leur direction, les petits gauchistes prenaient le plus souvent leurs jambes à leur cou. Il était très difficile de pouvoir discuter eux. Pourtant, nous les attendions toujours patiemment à la descente de l'estrade sur laquelle ils étaient venus haranguer les foules. <br /> <br /> Dans les périodes de grève, nous étions convenus avec certains de nos professeurs, qui étaient excédés de ces intrusions au milieu de leurs cours, de capturer un ou plusieurs agitateurs pour essayer de savoir d'où ils venaient, avant de les jeter dehors SANS VIOLENCE INUTILE. Il était manifeste que ces agitateurs professionnels n'appartenaient pas à notre fac. De tempérament peu bagarreur mais révolté par ces agissements perturbateurs, je décidai de participer à l'opération.<br /> <br /> Un jour, après une course éperdue dans les couloirs de l'université, je parvins à en saisir un. Peuchère ! Il était fuyant comme une savonnette. Il me fallut le saisir fermement par son pull-over à col roulé pour qu'il daigne engager la conversation. C'était un gauchiste malingre dont le visage vérolé était inutilement dissimulé derrière une tentative de barbe. Il frétillait, tout en me regardant avec des yeux apeurés qui clignotaient vivement derrière de grosses bésicles carrées à la Mauroy. Ce petit gauchiste répondit à toutes mes questions avec un zèle admirable. De temps en temps, entre deux phrases, il tentait de se dégager de la conversation, puis revenait prestement à son sujet. Il n'était pas étudiant du tout. Il m'apprit beaucoup de choses sur le groupuscule auquel il appartenait et sur ses activités. Il faut dire que j'eus le temps de faire un bout de chemin avec lui, jusqu'à la sortie où nous nous quittâmes. Le petit gauchiste parut soulagé que je le laisse partir sans lui avoir administré cette tape amicale à laquelle il semblait s'attendre. Il me découvrit finalement plus farceur que méchant. Il regarda d'un air sombre ses complices qui le contemplaient de loin, puis s'éloigna en courant pour les rejoindre. Je ne revis plus jamais ce petit gauchiste. Où est-il, que fait-il aujourd'hui ? RATP ? SNCF ? Fonction publique ? Cadre syndical ? Nul ne sait !<br /> <br /> Néanmoins, je ne me suis jamais livré à une activité politique au sein de l'université et je crois fermement que ce n'est absolument pas le lieu. Ce doit être au contraire une enceinte préservée, permettant l'étude, la formation et la réflexion, à l'abri des affrontements politiciens inutiles. Certains étudiants travaillaient dur pour louer un petit studio et suivre les cours. Certains parents consentaient d'énormes sacrifices pour permettre à leurs enfants de poursuivre des études supérieures. Pour tous ces gens-là, il est indécent que des fils de petits bourgeois ou de bobos des beaux quartiers, des parasites aigris et perfusés au RMI jouent au militant gauchiste et s'amusent à empêcher ces étudiants-là de travailler dans le calme et la sérénité. <br /> <br /> De plus, est-ce une société de l'affrontement perpétuel, de la guerre civile permanente que nous voulons promouvoir ? Faut-il se battre dans son université, dans la rue, dans son entreprise pour des motifs le plus souvent futiles ? Ouvrons certains espaces (les blogs en font partie) pour permettre à ceux qui le souhaitent de s'exprimer, sans prendre en otage tous ceux qui n'ont rien demandé.<br /> <br /> Pour ce qui est du vote électronique, je suis de l'avis de Mara. Pourquoi ne pas utiliser les technologies nouvelles pour consulter ceux qui le souhaitent ? Ces consultations n'excluent nullement les confrontations d'idées, pourvu que celles-ci ne se déroulent pas au détriment de ceux qui travaillent ou veulent travailler.<br /> <br /> Telle est ma position, et je la partage, comme dirait l'autre !<br /> <br /> David
J
Je suis en partie d'accord avec le raisonnement qui consiste à penser que l'Université n'a pas, pour l'instant, envie de connaître qui vote pour quoi, mais le contrôle de l'opinion commence toujours par une centralisation des données. Quoi de plus performant, alors, qu'un processus technologique, surtout s'il est géré par l'Institution. La sécurisation, l'anonymat, sont un leurre. Le vote électronique est un signe des temps, on veut en finir avec l'anarchie des contestations. Je suis assez écoeurée par le monde qu'on nous propose : tu es d'accord pour bosser, tu votes, tu es d'accord pour bloquer, tu votes. Ou est l'expression humaine? Où sont les heurts nécessaires, les passions débordantes, les peurs, les instrumentalisations et les convictions lancées comme des drapeaux? Où est la rhétorique, le verbe, le rire, la méchanceté gratuite, l'insulte bénéfique? Où est l'humain dans ce désir petit bourgeois du confort électronique? Je vois bien ce qui dérange, au moment d'une manif, d'une grêve, d'une protestation nationale : l'activisme et l'irrationnel sont en action. Mais bordel, que deviennent les humains si ce n'est pas le cas? Des machines à opinion, bien sages, bien rangées? Des numéros consultés? Bref, comme le voudraient ces présidents de fac, des statistiques fiables qui permettraient de "décomplexer" une répression ! Si c'est ce XXIe siècle-ci que les jeunes de Tolbiac sont prêt à accepter, alors je les crois bien vieux.<br /> Bien sûr on constate dans les AG des cris et des épopées, des mots d'ordre fanatiques. Mais, que je sache, rien n'empêche la démocratie de vivre si en face de ces agités des agitateurs de la non-grêve existaient.<br /> Peu importe les rapports de force, d'ailleurs. La chienlit est là quand on l'installe. Les gouvernements maladroits qui ont à faire face aux débordements ont ceci en commun : ils ne parlent pas la langue adéquate. Ils se sont coupés du capital humain que tout échange nécessite, ils font fi d'une culture nationale (comme on dit une culture d'entreprise) qui fait que chacun peut comprendre parce qu'il a les mêmes valeurs. C'est difficile en politique. Mais pitié, évitons aux citoyens de ce pays de devenir des "consultés" !
M
Pourquoi crier sans cesse au mensonge ? c'est un petit côté réactionnaire qui ne peut qu'amuser chez des jeunes qui se croient à la pointe de la modernité ! On se méfie de la technologie. Elle ne servirait qu'à surveiller. IL faudrait admettre que, comme dit David plus haut, il n'y a aucun interêt à savoir qui vote quoi. De toute façon les meneurs sont connus. les bloqueurs aussi. Ce n'est pas le problème. Et la technologie, bien utilisée, peut tout à fait garantir la sécurité et l'anonymat du vote.
D
Où l'on rêve parfois que nos gouvernants soient un peu plus trotskistes ... sur le plan pratique ! Car, à la réflexion, le trotskisme peut avoir du bon ... Florilèges :<br /> <br /> TROTSKI THEORICIEN<br /> <br /> Il est nécessaire que "le communisme français se débarrasse définitivement de vieilles habitudes politiques et d’imprécisions beaucoup plus répandues en France que partout ailleurs. Le parti français a besoin d’une attitude plus décidée en face des événements, d’une propagande plus énergique et plus intransigeante dans son ton et son caractère, d’une attitude plus sévère envers toutes les manifestations de l’idéologie démocratique et parlementaire, l’individualisme intellectuel, et les avocats arrivistes".<br /> <br /> Léon Trotski, 1921, à l'issue du IIIème Congrés de l'Internationale Communiste<br /> <br /> ***<br /> <br /> "L’atmosphère même, l’opinion publique bourgeoise ont pour tâche d’infecter la mentalité de la classe prolétarienne par l’hypnose de la légalité. La légalité, c’est la couverture légale de la violence brutale de la bourgeoisie".<br /> <br /> "Le parti, c’est l’organisation d’une haine consciente contre la bourgeoisie. Et la haine, est-ce un principe communiste ? Je crois que c’est la fraternité qui est un principe communiste, mais le parti communiste est l’organisation de la haine de la classe ouvrière contre la bourgeoisie."<br /> <br /> Léon Trotski : Déclaration du 2 mars 1922 au Comité exécutif de l'Internationale Communiste<br /> <br /> ***<br /> <br /> La Troisième République est "un régime ploutocratique masqué par le radicalisme et la phraséologie socialiste " <br /> <br /> Léon Trotski, Paris, le 6 novembre 1915<br /> <br /> Et la Cinquième Léon ?<br /> <br /> ***<br /> <br /> TROTSKI PRATICIEN<br /> <br /> "Au nom du Gouvernement des Ouvriers et des Paysans, nous tirerons comme des perdrix tous ceux qui osent lever la main contre la terre socialiste. "<br /> <br /> Ultimatum signé par Trotski à l'adresse des "insurgés" de Pétrograd en 1921.<br /> <br /> ***<br /> <br /> "Au début de mon séjour en Russie, la question des grèves m'avait beaucoup intriguée. <br /> On m'avait dit que la dernière grève avait été écrasée et les grévistes jetés en prison, je ne croyais pas un mot de cette histoire mais je posai la question à Zorine :<br /> - Des grèves sous la dictature du prolétariat ? s'était-il exclamé, cela n'existe pas ! <br /> Des grèves contre qui ? Contre les ouvriers eux-mêmes ? Eux, les maîtres du pays !<br /> <br /> (…)<br /> <br /> A peine, étions-nous arrivés à Petrograd depuis vingt-quatre heures que la ville en effervescence était parcourue de rumeurs de grèves. (…). Ce sont d'abord les ouvriers des filatures de Troubetskoï qui se mettent en grève pour obtenir une augmentation des rations et une distribution de chaussures. Le soviet de Petrograd refuse de parlementer avec eux et envoie des compagnies armées de jeunes communistes pour disperser les ouvriers. <br /> <br /> Cinq autres usines suivent le mouvement et se mettent également en grève. Les ouvriers organisent alors un grand défilé à Petrograd et les soldats interviennent brutalement pour le faire cesser. <br /> <br /> (…) La loi martiale est proclamée. <br /> <br /> Quand les ouvriers ne reprennent pas le travail on leur supprime les bons de nourriture et comme ces mesures ne produisent pas les résultats escomptés, les syndicats sont interdits. On commençait à arrêter les militants ouvriers. (…)<br /> <br /> Récit d'Emma Goldman, dite "Emma la Rouge" (1869 - 1940), militante anarchiste.
D
Oui Julie, et contre toute attente, il doit danser avec le fantôme de Staline qui n'est pas oublié non plus ! L'un est adulé pour ses théories, l'autre est imité dans ses pratiques. Aucun n'est oublié ! La postérité a réussi à réunir ces mânes soviétiques dans une même adoration. Une belle réconciliation posthume de ces deux hommes, non ?
coming ouSt
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