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coming ouSt
20 décembre 2007

MICKEY, MICKEY, MICKEY, JE SUIS CHANOINE AUJOURD'HUI...

Je vais visiter Saint Jean de Latran et puis je vais voir le Pape. C'est pas tout le monde qui va voir le pape, hein? Je suis tout heureux. On va faire des photos, on va bien s'amuser.
J'adore ce boulot de chef de la France. Chirac disait qu'il s'ennuyait, moi je m'amuse bien. Je voyage et on fait des photos de moi. Pourvu qu'il fasse beau et que je mette mes Ray-Ban.

insolite_218 Julie

Google, au boulot : je collectionne les photos de vedettes : aujourd'hui, le pape.

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Commentaires
D
Ah ? Vous croyez ?<br /> <br /> Pourtant je n'ai rien contre Benoît XVI, dont j'apprécie assez la discrétion et la modestie lorsque je compare sa personnalité avec celle de son prédécesseur.<br /> <br /> De plus, Benoît XVI connaît bien la philosophie médiévale et certains de ses ouvrages (écrits au temps où il se nommait Ratzinger) se laissent lire. Cependant, ce n'est pas l'auteur à privilégier si l'on veut aborder cette matière de façon rigoureuse. J'aurai l'honnêteté de reconnaître que cela n'a toutefois jamais été le propos des ouvrages écrits par Ratzinger. Sur ce thème, on lira donc de préférence les Maîtres, parmi lesquels figurent Etienne Gilson ou, actuellement, l'incomparable Alain de Libera. <br /> <br /> Ratzinger est souvent irritant par ses imprécisions, ses interprétations ou ses rapprochements. Benoît XVI a été assez peu sérieux dans son discours de Ratisbonne, pourtant présenté comme un condensé de culture. Tout un pan de ce texte tente de nous resservir le vieux mythe du christianisme comme héritier de la "pensée grecque" classique. Mieux, pour Benoît XVI, le christianisme aurait sublimé la pensée de la Grèce classique en n'en conservant que le meilleur.<br /> <br /> Voici ce que déclarait alors Benoît XVI :<br /> <br /> "Ainsi, malgré toute la dureté du désaccord avec les souverains grecs, qui voulaient obtenir par la force l'adaptation au style de vie grec et à leur culte idolâtre, la foi biblique allait intérieurement, pendant l'époque hellénistique, au devant du meilleur de la pensée grecque, jusqu'à un contact mutuel qui s'est ensuite réalisé en particulier dans la littérature sapientiale tardive."<br /> <br /> Cette approche correspond à la très vieille manie de l'Église (habitude institutionnalisée par Augustin puis par Thomas d'Aquin) de s'appuyer sur l'autorité des auteurs grecs pour intellectualiser sa propre doctrine. A l'époque, on recherche l'ancienneté. Une doctrine qui se perd dans la nuit des temps est plus crédible qu'une nouveauté. Il en va de même pour les dynasties (les premiers "rois" de "Francie" s'inventeront des ascendances glorieuses où se mêlent des héros de la mythologie antique).<br /> <br /> Il n'en demeure pas moins que rien n'est plus substantiellement éloigné de la pensée et de la culture de la Grèce classique que le christianisme. Les textes fondateurs de celui-ci le démontrent assez bien, à commencer par le célèbre échange entre Paul de Tarse et l'aréopage d'Athènes rapporté par l'auteur des Actes. Paul rencontre là des Athéniens héritiers de cette culture grecque classique évoqué par Benoît XVI. Le face à face est instructif. L'auteur des Actes ne nous cache pas le "bide" enregistré par Paul, pourtant excellent rhétoricien. Il avait alors tenté, fort habilement, de substituer le Dieu unique des partisans de Christ au fameux "Dieu inconnu" auquel les Athéniens vouaient un culte.<br /> <br /> Mais lorsque Paul aborde le fond de la religion nouvelle, l'Aréopage raille l'orateur tant ses croyances sont éloignées de leurs propres conceptions et leur paraissent incongrues.<br /> <br /> L'auteur des Actes rapporte ainsi : "Au mot de "résurrection des morts", les uns se moquaient, d'autres déclarèrent : "Nous t'entendrons là-dessus une autre fois." C'est ainsi que Paul les quitta." <br /> <br /> Plus tôt, Paul avait rencontré des "philosophes" sur la place publique d'Athènes où il prêchait. L'auteur des Actes précise : "Il y avait même des philosophes épicuriens et stoïciens qui s'entretenaient avec lui."<br /> <br /> La réaction de ces "philosophes" aux prêches de Paul trahit une incompréhension totale : "Certains disaient : "Que veut donc dire cette jacasse ?" Et d'autres encore : "Ce doit être un prédicateur de divinités étrangères".<br /> <br /> Le nombre des conversions obtenues par Paul à Athènes est mince. L'auteur des actes évoque "Denys l'Aréopagite, une femme nommée Damaris, et d'autres encore." L'expression "d'autres encore" ressemble d'ailleurs à une interpolation tardive, peut-être introduite par un "copiste" estimant que deux conversions … c'est pas beaucoup, comme dirait Brassens.<br /> <br /> Bref, tenter de faire croire que le christianisme est le continuateur, l'héritier ou le propagateur de ce monde grec classique n'est pas très sérieux, et l'est encore moins de la part de quelqu'un réputé pour son sérieux !<br /> <br /> Il faudrait encore parler de la réaction païenne (tardive) à la propagation du christianisme dans l'Empire romain, mais j'abuserai de l'hospitalité de Julie, qui se demande ce que viennent faire ces développements à propos de la visite de Sarkozy à Rome.<br /> <br /> Donc j'arrête.<br /> <br /> David<br /> <br /> P.S : Je traiterai du cas de Guitton une autre fois, hein Julie ?
T
J'espère juste que Bigard aura pas lâché une caisse et ne se sera pas gratté les couilles pendant la messe.
J
Jean Guitton ! Vous êtes dur pour B. XVI !
D
Et n'oubliez pas, chère Julie, qu'à l'occasion de cette visite le petit Nicolas va remettre son album de coloriage consacré aux relations entre les religions et la République française à l'auteur (entre autres)de la "Théologie de l'Histoire chez Saint Bonaventure" ...<br /> <br /> Rencontre hautement intéressante du seul point de vue intellectuel, n'est-ce pas ?<br /> <br /> Bref, c'est un peu Johnny Hallyday chez Jean Guitton ...<br /> <br /> David
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