ERIC ZEMMOUR, SIMPLE PRODUIT DE SON EPOQUE
Depuis quelques jours, on voit Zemmour partout. Bah, tiens, il est en promo. Son dernier livre est une sorte d'éducation sentimentale politique de notre époque. Paraît-il. Soit disant. Flaubert doit rire de la prétention du petit polémiste médiatique version Ruquier, lui qui aimait la bêtise qui boursoufle et le bain culturel qui rend hautement ridicule. Flaubert doit rire, oui, du haut de son détachement et de son cynisme. Car il est bien certain que Zemmour, pseudo provocateur, sarkozyste patenté, aimable bouffon qui fait semblant d'être à l'aise sur tous les plateaux de télé, est un produit de la médiocratie qu'il semble dénoncer parfois. En fait, il est un homme de la tribu : les télés l'invitent car avec lui le verbe se fait dommage et intérêt. L'inconfort éclatant de la parole, on le sait, c'est ce qui titille la ménagère de moins de cinquante ans. Pauvre Zemmour. Invité pour être loué ou honni. Il a souvent droit à des attaques en règle. Et parfois même aux vilennies les plus virulentes (avez-vous vu son face à face avec Paul Amar, sur France 5, un Paul Amar hargneux, bête et spécieux, une sorte de représentant de la bonne morale journalistique qui tirait à vue? Avez-vous vu? Non? Tant mieux! Car en face de la mauvaise foi, que faisait Zemmour? Il souriait, le pauvre bougre, il voulait avoir le rôle du martyr, le beau rôle, celui du provocateur incompris, le rôle de Flaubert devant les juges de Madame Bovary)!... Même pas capable d'être Maurice Clavel et de dire merde aux cons... Zemmour n'arrive ni à être Finkielkraut (le philosophe qui fait la gueule en montrant son doigt), ni à être un Flaubert outré : il sourit. Il sourit éternellement.
Zemmour, je ne partage aucune de vos analyses, aucun de vos préjugés, aucun de vos ancrages. Votre culture est fermée et vos propos sont souvent boulevardiers. Peu importe d'ailleurs, mais il y a pire.
Zemmour se croit écrivain, il le dit, il affirme même des idioties du genre : tout écrivain part d'un fait divers. Diable.
Moi, dans ma pauvre tête de petite intello attardée, de lectrice acharnée, moi, pauvre Antigone de la pensée universelle, je me dis qu'être écrivain c'est être Eugène Ionesco, c'est être Julien Gracq, c'est être Bernanos! Basta, j'ai tout compris, Eric Zemmour : vous êtes pure apparence. Et votre représentation télévisuelle est toute votre vie. Elle me fait penser, d'ailleurs, à cet énergumène attentif à tous les communautarismes, qui croit être président de tous les français, actuellement. Et dans la bouche de Julie, hélàs, Eric Zemmour, cette comparaison est une condamnation.
Julie
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