SONDAGES SARKOZY : 9 MOIS DE POUVOIR MORT-NÉ
Bilan de la rupture annoncée. En 9 mois, ce président qu'on disait efficace et volontaire n'a réussi qu'à créer un mécontentement très vif. Casting gouvernemental approximatif et sans marche de manoeuvre (on y bride les compétences), erreurs économiques patentes (les caisses sont vides), communication constante et confuse (et pire, joyeusement narcissique), détérioration des symboles forts du pouvoir (les enjeux de cour fragilisent le traitement de tous les dossiers), image de la France dans le monde totalement brouillée (la cohérence semble manquer), niaiserie des images people véhiculées (la vie privée agitée comme un hochet). Tout cela déplait, irrite, menace... La Ve république sanctionne souvent durement - mais aussi souvent paisiblement - les failles des gestions. Pour s'en convaincre, disons que certaines périodes de la vie publique de Mitterrand et de Chirac furent épineuses en terme de popularité effritée. Mais la résistible chute de N. Sarkozy, à cette vitesse, c'est du jamais vu. J'aime reprendre les chiffres comparables. C'est TNS-Sofres qui les garde au chaud sur son site. Voici ce que donnaient les popularités des 3 derniers présidents (5 mandats, de 1974 à 2006). En dernière ligne je donne le dernier sondage Ipsos de février qui inquiète l'Elysée. Tous les résultats sont des cotes de confiance au bout de 9 mois.
Giscard d'Estaing : satisfaits = 56% / mécontents = 41%
Mitterrand I : satisfaits = 58% / mécontents = 36%
Mitterrand II : satisfaits = 58% / mécontents = 38%
Chirac I : satisfaits = 40% / mécontents = 58%
Chirac II : satisfaits = 50% / mécontents = 49%
Sarkozy : satisfaits : 38% / mécontents = 58%
J'ai déja écrit ici que le profil Sarkozy se modèle sur celui de Chirac. Les chiffres les plus ressemblants sont en effet ceux du président actuel avec le président de 1995 qui prendra pour s'en sortir, quelques mois plus tard, l'étrange décision de la dissolution. Cependant, aucun président avant Sarkozy ne recueillait aussi peu d'opinions favorables au bout de 9 mois d'exercice du pouvoir. 38% de français satisfaits c'est 2 points de moins que le Chirac contesté dont le fusible fut Alain Juppé. Or, dans le cas de figure de 2008, Fillon sera un fusible bien aimé, plus coté que son patron. Certes, il va sans doute être éjecté après les Municipales pour que Sarkozy puisse inventer un nouveau casting. Un casting séduisant. Le problème est cependant insoluble, sur le plan de la pure stratégie de communication. Car les français ont compris comment fonctionne Sarkozy : paillettes et effets d'annonce. Quelque effort de séduction qu'il puisse mener, j'ai bien peur que la confiance, même avec une autre équipe, continue de chuter...
Julie
Google, au boulot : Présidence d la République - Politique - Communication - Sondages - Nicolas Sarkozy - TNS - IPSOS - comparaison des cotes de popularité au bout de 9 mois