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26 mars 2008

AMOR CASTOR

Permettez que, de temps en temps, je parle moins de politique politicienne ou de scandales homophobes sur ce blog. Permettez-moi de réagir à des images que personne n'a vu, qui n'intéressent personne. Il y a quelques jours, au sein de l'émission littéraire d'Elkabach sur Public Sénat (Bibliothèque Médicis), s'exprimait Sylvie Le Bon de Beauvoir, fille adoptive de Simone de Beauvoir dont on célèbre le centenaire de la naissance. Je n'avais jamais vu témoigner cette femme, d'une soixantaine d'années, à la coiffure beauvoirienne et aux atermoiements de midinette. J'avais à peine su que Beauvoir, prénom Simone, avait eu l'opportunité d'adopter une adulte, comme Sartre l'avait fait avant elle. Les gauchistes ont des sursauts petits-bourgeois adorables. La transmission d'un patrimoine, fut-il littéraire, est un vaste enjeu qui mérite qu'on se coule dans le désir d'éternité, malédiction de l'être libre. Et je n'ai pas été déçu par ma découverte! Sylvie Le Bon de Beauvoir est un clone grotesque de sa maîtresse-femme adulée, un clone aux agacements d'idolâtre, aux sourires sans sincérité, aux puretés toutes staliniennes. On l'aurait cru sortie d'une galerie de portraits satiriques chers à Florence Foresti ! Tour à tour agacée, larmoyante, balbutiante et catégorique, elle démontrait par sa seule existence, sa présence décalée et risible, la manipulation fantastique qui s'était sans doute jouée avec elle à l'échelle de Saint-Germain des Près. Car elle donnait de son mentor, de sa dulcinée philosophe, une image qui me la rétrécissait à mesure qu'elle voulait la grandir. Castor par ci, Castor par là, j'avais devant mes yeux rigolards et éberlués une femme morte qui en avait aliéné une autre, et un être vivant et sans vie qui consacrait sa vie à faire exister la gloire d'une admiration sotte et passée. Diable comme je plaignais, cette dernière, en même temps que je m'esclaffais sans aménité ! Diable que cette femme paraissait être la victime d'un castor constructeur!  Les mots et les images, visage blême, lèvres pincées, soupirs de fine amor et enthousiasmes enfantins, tout disait que Sylvie Le Bon de Beauvoir avait été une victime. Je suis sortie de cette éprouvante émission littéraire avec l'idée que le Castor était constrictor !

Pardon si je suis injuste et si je montre ma méconnaissance des êtres. Ceci n'est qu'un point de vue sans jugement sur une image. Image terrifiante, à son échelle...

insolite_218 Julie

Google, au boulot : Médias - Public Sénat - Bibiothèque Médicis - Elkabach - Le Bon de Beauvoir - Foresti - Castor - Saint Germain des Près - aliénation

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Commentaires
J
Oui je suis souvent dure avec les images grotesques. C'est un peu ma manière de lutter contre la société du spectacle... Quant à la charité chrétienne que vous voulez que j'utilise pour me retenir, elle me ferait plutôt bondir ou mordre encore! Mais là est un autre débat...<br /> PS : Non seulement je suis une vilaine qui n'a pas de Dieu sous la main, mais je persiste à être terrifiée par cette construction aliénante aperçue dans le discours de la fille adoptive de Beauvoir là où vous avez vu de l'enthousiasme. Si l'enthousiasme c'est ça, qu'on me damne pour n'en avoir jamais !
V
C'était une émission télé, c'est-à-dire qu'il lui fallait placer en une heure de temps tout ce qu'elle pensait avoir à dire sur son mentor. De plus le cadre un peu austère de ce programme n'est pas propice à des personnes enthousiastes qui se laissent emporter et déborder par leur propres passions.
G
Intéressant, votre article. Je ne connaissais ni la soeur, ni la fille de "Simone de B". Une image qui tombe en lambeaux...une de plus...
coming ouSt
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