L'EUROPE, PEILLON ET SARKOZY

Vincent Peillon, député européen socialiste, a dressé sur France Inter et I-Télé ce soir (Le Franc-Parler, 21/04/2008) un tableau à la fois lucide et pessimiste de la première année de gouvernance Sarkozy.

Ce qui m'a frappé dans le discours structuré et combattif de cet incontournable du bureau politique  du PS, c'est une petite affirmation simple qui sentait le vécu du type qui bosse en connaissance de cause. Peillon a en effet voulu illustrer son propos sur les cacophonies de la politique étrangère française par une confidence. Confidence cinglante qui a généré un commentaire étonné de la journaliste Raphaëlle Baquet ( "Quel tableau !" a-t-elle lancé, sans se contrôler). Vincent Peillon a en effet avoué que les commissions européennes se dépêchaient actuellement de faire voter le maximum de textes par peur des errements futurs de la Présidence Européenne Française, tant elles craignent, donc, le manque de cohérence de Sarkozy...

Peillon a d'ailleurs souligné un détail de l'histoire du parlement européen qui m'avait échappé: lors du discours de Strasbourg (13/11/2007), le président français avait failli être sifflé tant il s'enfermait dans des envolées narcissiques de donneur de leçons...

Même sur les bancs du parlement européen, Sarkozy semble connaître de mauvais sondages... Cela promet !

 Julie

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Comments

[David]

En face d'un mystère aussi insondable, aucune hypothèse n'est à exclure, Julie. La vôtre est donc non seulement recevable, mais elle mérite un examen minutieux.

Pour ce faire, sans doute faudrait-il convoquer un groupe de scientifiques, issus de plusieurs disciplines différentes (physique et acoustique), pour éclairer le mystère de cet écho parlementaire (sifflets ou gémissements), qui naquit d'un son inaudible pour s'amplifier soudain, 6 mois après, dans des conditions inédites. Dans la mesure où n'importe quel son produit une onde mesurable, je propose qu'un appareil de mesure soit aussitôt installé dans l'hémicycle européen pour le cas où le (ou les) parlementaire(s) siffleur(s) ou gémisseur(s) émettraient de nouveau leur étrange plainte.

Ces scientifiques devront s'intéresser aux conditions atmosphériques, dont l'influence est reconnue dans la propagation d'une onde sonore. Ils devront déterminer, dans la mesure du possible, si cet écho révélé six mois après l'événement déclencheur, prend sa source dans un sifflet étouffé (thèse initiale hasardée à la suite des révélations de M.Peillon) ou dans un gémissement aigu (thèse avancé par la Julie, qui semble en savoir long sur les gémissements). La Julie sera naturellement associée à ce groupe de scientifiques et défendra sa thèse, pour le moins révolutionnaire.

Il faudra aussi évaluer l'impact de stimuli extérieurs (du type "présence présidentielle"), et donc recréer les conditions dans lesquelles les premières observations ont été faites.

Au terme de ces travaux, il conviendra de déterminer le caractère intentionnel ou inconscient du son proféré (sachant que les hémicycles parlementaires sont aisément fréquentés par des dormeurs endurcis, dont les ronflements peuvent créer un champ de perturbations acoustiques dit "sifflant").

D'ici quelques années de recherche, nous devrions en savoir plus.


David

[julie]

Je crois finalement que ces sifflets saugrenus devaient ressembler à des gémissements aigus du type de ceux de Michel Serrault dans la Cage aux Folles, je ne vois que ça...

[David]

Pardon d'y revenir Julie, mais ma perplexité demeure. Qu'est-ce donc que des "sifflets avortés" ? Techniquement, le sifflet avorté est inaudible puisqu'il n'est qu'un flux d'air échappé de la denture ou du dentier du parlementaire ventripotent, sans produire de son.

Deux explications à cet échec :

- soit le parlementaire ne sait pas siffler et/ou n'a pas de souffle : cette éventualité m'étonne d'autant plus qu'en général le parlementaire socialiste ne manque pas d'air ;

- soit le parlementaire n'ose pas exécuter son sifflet jusqu'au bout et dans ce cas, il convient de s'interroger sur son abstention, peut-être en cherchant du côté de la lâcheté, ou de la trouille ou, au contraire, d'une attitude respectueuse qui serait finalement tout à l'honneur de cet élu.

Dans le cas où plusieurs parlementaires n'auraient pas réussi à émettre le chant du merle ce jour-là, il y a soit addition d'incompétences, soit superposition de lâcheté. A moins qu'un sentiment collectif de respect ait étouffé le sifflet dans leur gorge.

Dans tous les cas, vanter une action de résistance sonore qui n'a pas eu lieu me paraît de la dernière bizarrerie. Le socialiste a-t-il si peu d'actions d'éclat à revendiquer qu'il doive s'enorgueillir d'actes imaginaires ou avortés ?

Les socialistes, qui sont rigoureusement incapables de proposer une politique alternative à celle que Sarkozy tente d'appliquer actuellement, en sont réduits à combattre la personnalité du Président de la République, et se plaisent à imaginer qu'il existe une "internationale" contre lui. Franchement, l'étranger se fout de Sarkozy et nos prétendus alliés sont bien contents qu'il soit en place car ils nous affaiblis. Croyez-vous que les Anglais ou les Américains préfèreraient un de Gaulle ?

Julie, vous devriez avoir pitié de vos amis socialistes et montrer un peu plus de solidarité. J'entends par là une solidarité effective et chaleureuse. Aussi, je vous verrai parfaitement dans le rôle de la porte-parole du PS. Vous seriez mignonne tout plein. Chantal serait fière de vous. Et moi aussi ! Je crains seulement que vous ayez du mal à tenir la ligne du parti. Vous risqueriez de faire preuve d'un peu trop de créativité dans vos interventions ! Ceci déplairait aux éléphants du PS et vous pourriez finir comme Martinon (pour d'autres raisons plus honorables, j'en conviens). Mais vous, ce n'est pas à Los Angeles qu'aboutirait votre course, mais ... au service de Ségolène !

Alors, vous avez sans doute raison Julie. Evitez de devenir la porte-parole du PS ! Vous avez mieux à faire. Pour ma part, je vous préfère porte-parole de vous-même !

David

[Aude]

Non seulement il empoisonne notre quotidien mais en plus nous devenons la risée du monde...
Et ça fait déjà un an que ça dure.
Allez courage, plus que 4...

[Julie]

Je crois que Peillon a voulu dire que chacun a remarqué que ce jour-là, à Strasbourg, les députés ont manifesté leur mauvaise humeur, audible, peut-être, par des sifflets avortés, incapables d'être entendu de l'orateur. Cependant, David, essayez de me mettre dans une autre position que d'être le porte-parole de V.Peillon, j'ai autre chose à faire de ma vie. Me transformer en David Martinon du PS, c'est affligeant pour moi ! Votre anecdote savoureuse me fait penser que les rares visiteurs du Petit Luxembourg, dont je fus il y a quelques années, s'entendaient dire que le petit salon avait dû connaître la première rencontre entre Napoléon et Joséphine ! Avait dû ! Vous imaginez quand on fera visiter l'appartement de Séguéla, dans un siècle, et qu'un guide patenté vous assènera cette phrase : c'est dans cette pièce que Carla Bruni posa ses yeux / jeta son dévolu sur Nicolas Sarkozy?