DISCUSSION NOCTURNE SUR JEAN-DANIEL CADINOT
On se dit identiques par nos déviances, notre persersité ancestrale (clin d'oeil à E. Roudinesco à laquelle je consacrais un "post" dernièrement), par notre rire sur la société puisque nous sommes souvent débarassés de la transmission sérieuse des valeurs et du patrimoine (cela changera, assurément), donc on se dit souvent proches, nous les lesbiennes, petites furies casquées, et vous les pédés garçons, petits garçons déhanchés. Nous nous retrouvons, oui cela est vrai, dans ces stéréotypes qui collent à la peau et qui amusent. Nous sommes dans cette mer hostile sur le même bateau. Nous regardons la jetée avec l'idée qu'existe un petit port de paix et d'amour capable de nous recueillir. Oui, je sais, ma chute est terriblement kitsch, mais apprenez que le kitsch définit aussi le gay, comme la Rolex définit Sarkozy (je vous apprends des trucs, suis-je migonne...!)...
Or, les garçons et les filles, pardon je veux dire les homos garçons et filles, vivent-ils sur la même planète pour autant? Je n'en suis pas certaine. car hier soir, j'ai expérmenté en spectatrice éberluée les grandiloquences avinées de mes amis gay, deux couples de pédés-du-cul très respectables, des intellos, des gens aigus et peut-être même brillants. Et de quoi parlaient ces mâles entre eux? De cul. Pont-levis consensuel avec leurs camarades hétéros. A propos de la disparition d'un ponte de la pornographie française, Jean-Daniel Cadinot, dont je venais d'apprendre l'existence en les écoutant. Je ne sais pas si ce type a un quelconque intérêt, mais j'ai eu droit à une dispute miraculeuse concernant la représentation du corps dans la pornographie homosexuelle. Les uns étaient partisans, si j'ai bien compris, d'un corps gracile, imberbe, qui cachait sa virilité dans une sorte d'éphébie revisitée, les autres s'écriaient que le désir tenait du muscle, du poil et même d'une certaine violence.
Je dois avouer que je nageais en plein surréalisme. Même si la pornographie m'intéresse et que je ne suis pas la dernière à mater des pâmoisons horizontales, je ne saisissais pas ce que cette question de goût avait de fondamentale...Pour tout vous dire, après avoir joué la perplexité, j'ai certainement interloqué mes amis lorsque je leur ai demandé s'ils pouvaient me prêter un DVD de leur Cadinot sus-nommé (suis-je drôle !) pour que je me fasse une idée. Bin, croyez-le ou non, je suis sortie de ma soirée sans le DVD ! Ces pédés, vraiment, ils n'ont pas de couilles ! Moi, petite Julie, qui avait envie de m'instruire, de tenir colloque sur le sujet à la prochaine occasion, me voilà réduite à consulter Wikipédia (je vous ai mis le lien un peu plus haut). Triste planète gay. Moi qui suis une adepte du débat participatif, je me suis sentie isolée et si triste! Du coup, j'ai fini toutes les bouteilles !
Julie
Google, au boulot : Homosexualité - Gay - Décès de Jean-Daniel Cadinot - Pornographie