ELLE ME VA BIEN AUTAIN

Sur Europe 1, chez Ruquier, je viens d'écouter Clémentine Autain, femme politique intéressante s'il en est, développer quelques arguments pour défendre son livre Les Machos expliqués à mon frère (Le Seuil) qui vient de paraître. Son propos consistait à expliquer qu'elle ne confondait pas égalité et similitude mais qu'elle se refusait à associer la différenciation sexuelle au discours qui balaye d'un trait de plume l'inégalité sociale. Depuis que j'ai une petite conscience de femme, depuis que je pense la différence, depuis que je croise le propos de sociologues, de psychanalystes, de pédagogues et d'hommes de loi, j'ai avalé, vous vous en doutez, des tonnes d'argumentaires féministes et suscité des myriades de propos de comptoir.
Moi, dans le fond, j'aime les machistes, parce que ce sont des êtres faibles. C'est mon côté Sœur Emmanuelle : donneuse de bonheur, mais donneuse de leçon. Ah, tu es macho, cher garçon ricaneur, sais-tu que, par ce bonheur du discours que tu te procures, tu laisses voir une faille de l'acte? Tu as donc peur? A ce moment précis, le macho frissonne et se tait.
Revenons à Clémentine Autain. Elle a eu une fulgurance de langage qui, pourtant, ressemble à un topos terriblement pauvre et qui  bizarrement m'a donné à réfléchir. Elle a dit texto : "C'est toujours au nom de la différence que l'on discrimine". Yes! Voilà une idée qu'elle est originale ! Trêve de plaisanterie anti-Autain, je ne veux point paraître hautaine, d'autant que je l'aime bien la Clémentine, sans doute grâce à son prénom frais comme un jour d'été qui commence à fraîchir... Oui, Clémentine, prise de cours, a sorti une phrase passe-partout qui, renversée, signifie beaucoup. Et la Julie, un peu féministe, un peu femme, un peu en colère devant les aléas de l'inégalité sociale, a libéré en elle ce principe de toute altérité: oui, c'est au nom de nos ressemblances que je dois discriminer, au nom de ce qui nous rapproche, de ce qui nous met à égalité dans la vie, et plus étroitement dans le monde social. Car la différence paraît plus forte quand nous savons que nous nous ressemblons que quand le décret de la différence est posé d'emblée.

J'ai beaucoup aimé, Clémentine, ce moment partagé entre nous dans un cheminement intellectuel entre moi et moi. Car, il faut l'avouer, Clémentine, je me parle souvent à moi-même ! Et dans ces moments-là, je suis d'un macho! C'est Té -rible !

 Julie

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