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coming ouSt
10 août 2006

DE LA DECEPTION

Chers petites punaises arc-en-ciel,

      Je viens d'entendre dans un transport en commun (oui il arrive à Julie, toute précieuse ridicule qu'elle est, de frayer avec le peuple !) deux ados bien machos discuter d'un troisième qu'ils traitaient de tarlouse en avouant leur incompréhension meurtrie. Après moult lieux communs d'une haute valeur conceptuelle, arriva dans leur bouche épouvantée le débat sur les sources de cette homosexualité avérée. La nature ? Non, impossible. L'éducation ? Allons donc, ils avaient la même ! L'expérience, oui l'expérience, autrement dit la mauvaise expérience était la raison fondamentale de cette trahison sensuelle. Je traduis : leur pote (pardon, leur ex-pote) avait été déçu par les filles ! Argument qu'on entend souvent, n'est-ce pas ? Et qui circule parfois encore dans des cerveaux plus affinés. Adultes. Et Julie esquissa un sourire.

      Ce même sourire s' empare de votre bouche, les chéri(e)s ? C'est que, comme moi, vous connaissez la parade à cet argument grossier. Il tient dans le renversement des doxa. Ces petits garnements croyaient dur comme fer que l'explication se logeait encore dans la norme ; la déception (une aventure hétérosexuelle ratée) expliquait tout ! CQFD : un homo ne peut être qu'un hétéro raté. Un raté de l'expérience. Renversons donc : et la Julie avait envie de sussurer à ces petits machos de base : Et vous, êtes-vous hétéro parce que vous avez été déçu par les garçons ?

      A bientôt pour une nouvelle aventure. Prochain épisode : Julie écoute les gens parler à la caisse 14 de Monoprix.

insolite_218  Julie

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Commentaires
L
Ce n'est pas étrange, les gens vivent dans un présent figé et ont une extrème difficulté à concevoir que l'autre puisse être différent, que l'autre puisse "ne pas être" comme eux...<br /> Ces personnes se croient détentrices d'une vérité et d'une réalité, qui ne sont de toute façon que subjectives, mais leur conception des choses ne leur laisse pas entrevoir que cela puisse être autrement qu'à l'interieur de leur propre cerveau.<br /> Ils pensent qu'il n'y a qu'une vérité et qu'une réalité, la leur...<br /> Et puis ton père, homophobe, comme tu dis doit se sentir "responsable" de ce "mal étrange". Quand et comment cela at-il pu se produire ? Tu es une femme, sa "virilité" a du en prendre un coup...
J
tiens moi aussi mon père est homophobe !
G
C'est une explication commune pour un esprit hétérosexuel de penser que l'origine vient d'une déception. Car ça c'est une expérience commune. Toute aventure sentimentale prend fin un jour. Et souvent ce jour est proche du début.<br /> Cette dificulté inhérente fait que certains hétéros peuvent concevoir l'approche homo comme plus simple, épargnant l'effort de comprendre l'altérité de l'autre. Ils ne perçoivent pas ce faisant que l'altérité est de l'ordre de la nature humaine et pas seulement du déterminant sexué. <br /> Si vous êtes sages, un jour je vous raconterais peut-être d'autres expériences que celles déjà mentionnées, mais la question de savoir si ce sont les garçons qui m'ont dégouté de l'homosexualité est piquante... <br /> Comme Akh, je dirais que l'attirance est spontanée. Même si je peux percevoir l'attrait pour tel ou tel cul de celui-là. On m'a d'ailleurs souvent dit que le mien...<br /> <br /> A part ça, mon père est complétement homophobe. C'est ce qui me faisait doucement rigoler quand certains m'affublait moi-même de ces oripeaux, je me disais: "Ils n'ont rien vus, les pauvres."<br /> Question de génération je suppose. Chez lui l'hétérosexualité est ontologique, alors que chez moi, elle n'est que le fruit de mes attirances et de ma philosophie. Je trouve son attitude plus que suspecte d'ailleurs. Avec mes frères et soeurs nous le broccardons souvent sur cet aspect; mais pas trop parce que ça le rend malheureux, sincèrement malheureux et mal-à-l'aise. Etrange, hein ?
J
terrible la question de Maman Akh ! Elle a du culpabiliser à mort la pauvre chérie pour prononcer une telle question auto-dénigrante !<br /> Oui, la caisse de Monoprix est une bonne piste. Et je choisis la caissière gourdasse. Ou celle qui a une queue, enfin... celle fait attendre parce qu'on va lui chercher un prix. Là on a le temps d'en entendre. Dans mon quartier, y'a un Shoppi. C'est pas mal non plus.
A
Dans le même genre j ai eu doit a ma mère me demandant si j'étais homo parce qu'elle m avait dégoûter des femmes.<br /> <br /> Que dire? Que dire si ce n est que parfois les gens, dans leur désir de comprendre, leur envie farouche et furieuse de tout cataloguer, tout référencer et de tout analyser, vont parfois chercher très loin pour tenter d'expliquer l inexplicable.<br /> <br /> J ignore ce qu il en est pour l ensemble des gay, mais me concernant je n ai toujours pas trouvé le facteur déclanchant. En tout ça les filles n y sont pour rien car âgé de 11 ans je n avais pas connu de déceptions amoureuses avec la gente féminine. En fait je ne suis pas passé par la case "filles" mais directement a celle du " hum...beau petit cul celui la...".<br /> <br /> Et a vrai dire...maintenant que j y repense force est de constater que j ai eu bien plus de succès avec les filles après mon coming out qu avant.<br /> <br /> Va comprendre...<br /> <br /> Akh.<br /> <br /> Ps: Julie je te conseille vivement les ragots des caisses de monoprix. C est toujours plein d anecdotes croustillantes et de phrases lancées a l emporte pièce. En bref c est la grosse poilade et puis…a quoi bon allez voir des comiques sur scène quand pour le prix d un pack de lait et des crackers on peux avoir un show improvisé rien que pour soit ?
coming ouSt
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