EMOTIONS DU DIRE

      Charnière. Frisson des transitions. Comme la petite brume après l'été indien. On cherche sa place : elle peut être près du feu qui crépite, elle peut être dans la parole qu'on agite, elle peut être dans l'émotion à l'émotion. Etre à sa place dans la République, comme je me sens à la mienne près de mon feu de cheminée, dans ma maison, ouverte et cependant mienne. Un enjeu des débats pré-présidentielles. Etre à sa place ou se choisir, librement, sa place ? Telle est, peut-être, la question de ce billet qui, comme vous en avez l'habitude désormais, se veut la rubrique 'en hausse / en baisse" de Coming ouSt.

LE THERMOMETRE GOOD - OUST N°7

ou comment je suis devenue lesbienne par amour des feux de cheminées

GOOD

MICHEL ONFRAY, le philosophe, écrit une chronique mensuelle sur le net et signe une approche du choix existentiel de l'homosexualité à laquelle je souscris sauvagement. Il en profite pour régler ses comptes avec Act-Up ce qui réjouit ma posture anti-communautariste. Il dit en substance que sa vision de l'homosexualité, accident métaphysique (Julie ajoute qu'elle considère l'hétérosexualité comme un autre accident métaphysique, de même valeur), est clairement existentialiste : "l'être est ce qu'il fait de ce qu'on a fait de lui". Bravo. J'applaudis des quatre mains (Chantal se trouve derrière moi en ce moment et me regarde m'exciter, et du coup ça l'excite, la mignonne, et elle bat des mains en lisant ma prose, pour une fois...). Lire la suite ici : http://perso.orange.fr/michel.onfray/Chronique_oct06.htm

SERGE LLADO, chroniqueur chez Ruquier, à Europe 1, a évoqué hier en chanson, avec finesse et émotion, le drame du bus incendié de Marseille. Sur un air de Pierre Perret, pastichant le célèbre refrain de Lily, il a dit en peu de mots ce que la France a ressenti. Le talent, c'est aussi celui de choisir ses mots, n'est-ce pas Nicolas Sarkozy ?

OUST

DOMINIQUE STRAUSS-KAHN, homme politique respectable et certainement le meilleur des trois, a cependant eu le sourire de trop, sur toutes les télés, après le "vautrage" de S. Royal au Zénith. On peut lui rappeler que l'arrogance est la mère de l'enflure, et l'enflure une pas jolie insulte. Même en politique.

NIKOS ALIAGAS, je ne le savais pas, a rejoint l'équipe de LCI pour une saison d'interviews culturelles intitulées "ça donne envie". LCI est une chaîne infos, je le dis aux plus jeunes, ceux qui ne regardent que M6 ! Et le camarade Nikos est assez lamentable. Face à Guillaume Canet l'autre jour, vif et habité, en promo pour son film, il n'a su que proférer des interrogations d'une haute valeur ajoutée, du type : "Vous êtes flippé, là ?". Pantoise la Julie elle était, pantoise. Et puis après je me suis souvenue que cette même chaîne avait employé Daniela Lumbroso naguère. Les grands esprits de LCI, oui, c'est ça. On les attendait, ils sont venus nous éclairer de leurs questions savantes ! D'ailleurs, puisqu'on parle de Daniela, tapez donc ici car la page d'accueil de son site est amusante... et orthographiquement problématique : http://www.danielalumbroso.new.fr/ . Qui a dit que les filles entre elles étaient méchantes ?

Julie

Comments

[julie]

Merci à Serge Llado (Sergio) d'avoir réagi à ma petite note qui complimentait son travail sur Europe 1 : humilité dans la facture, sensibilité dans l'écriture, talent certain pour faire écho à l'actualité immédiate. J'apprends par son commentaire qu'il a 2h30 pour inventer ses fameuses "chansons flash" que beaucoup d'auditeurs de Ruquier attendent (j'ai même un pote qui les enregistre systématiquement... Et moi qui me torture la tête pour être un peu savoureuse une ou deux fois par semaine ! y'a pas à dire, le chroniqueur de radio a davantage de talent que l'obscur auteur de l'oscur blog "coming ouSt", même si, de temps en temps, sur un vague air de Mylène Farmer, Julie se prend pour une star !

[Sergio]

Merci de ce commentaire sur la parodie que j'ai faite l'autre jour chez Ruquier. J'aurais de loin préféré ne pas avoir à l'écrire. Mais les ingos me cueillent au réveil et je dois enregistrer ma chronique à 9:40. J'ai donc 2 heures 30 devant moi pour choisir les mots en espérant qu'ils seront toujours d'actualité à 17:40 (heure de ma rubrique). Je peux vous dire que, s'agissant de quelqu'un qui est entre la vie et la mort, on hésite très longtemps avant d'écrire la première ligne...Avant de l'effacer aussi, du reste.
Amical et fraternel salut.
Sergio