LE PHYSIQUE PERDANT - PERDANT

Ma rubrique Thermomètre marche si bien que vous en voudriez plus souvent. Mais c'est éreintant pour moi de chercher des trucs et des gens Good et des machins et des choses Oust ! Bon, allez, je fais encore un effort. C'est bien parce que c'est vous :

Le Thermomètre GOOD - OUST n° 18

ou comment Mamie gâche le repas de famille

GOOD :

LAURENCE PARISOT (dans la série « Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ») semble se recentrer. On sait que Ségolène Royal a entamé la consultation des organismes patronaux et syndicaux. La candidate socialiste aurait notamment séduit Laurence Parisot dans son "approche gagnant - gagnant" dans le domaine de la compétitivité des entreprises, un enjeu crucial pour la France, selon les deux femmes. A la sortie du QG de campagne de Mme Royal, Laurence Parisot, présidente du MEDEF, s'est déclarée "satisfaite" de cet entretien. Elle a même ajouté, avec un sourire à la presse : "Nous avons des approches qui ne sont pas si éloignées l'une de l'autre"!

REMY SAUTTER (président du conseil de surveillance de RTL) a répliqué au candidat Sarkozy qui l’ attaquait, le 21 février, en coulisses, pour avoir marginalisé Alain Duhamel, pro-Bayrou, tout en maintenant Jean-Michel Apathie, auteur d'un blog « gauchiste » (sic) : «Ici, c'est nous qui décidons. Pas vous.» Allusion au tropisme sarkozyste du concurrent Europe 1. Et il a ajouté : «La dernière fois qu'on s'est permis de nous dire ce qu'on devait faire, c'était il y a vingt-cinq ans.» L'Elysée de Mitterrand avait alors réclamé - en vain - la tête du chroniqueur Philippe Alexandre.

OUST :

LOUIS CHAMPAGNE, animateur d'une station de radio régionale canadienne (vous savez qu’il y a des élections là-bas aussi), s'est demandé à l'antenne si ses concitoyens allaient voter pour un homosexuel et si finalement le PQ (le bien nommé Parti Québécois) était un parti de «tapettes», selon sa propre expression. Il faisait allusion au chef de cette formation politique, André Boisclair, et au candidat local. (source Têtu.fr)

LES ATTAQUES LIEES AU PHYSIQUE, dans la campagne présidentielle française, m’insupportent grandement et laissent toujours en moi ce malaise qui envahit les participants d’un repas lorsque la grand-mère gâteuse dit ses quatre vérités à l’un des membres de la famille rougissant. Je déteste ainsi le sexisme de certains concernant la candidate PS mais encore davantage les allusions répétées à la petite taille de Nicolas Sarkozy (on l’appelle par exemple, sur le site Sarkostique.overblog.com « le ministricule »). Les blogs satiriques, les émissions d’humour et même certains militants s’en donnent à cœur joie, sans réfléchir qu’ils se livrent au degré zéro de la citoyenneté et, qui pis est, au degré Grosse Tête de la rigolade. Certes, la photo truquée avec Bush n’a pas arrangé les choses, mais qu’on laisse le physique des candidats à la porte des débats, et qu’on garde la virulence pour les idées. Il est sain de peser de toutes ses valeurs sur la chose publique en débat, il est étrange de limiter ce débat à des détails pauvrement biologiques. Dans un livre peu connu, Petites proses, Michel Tournier créait une envolée lyrique assez amusante : « Vous voyez d’ici nos ignorances, nos travers, cet absurde faisceau de goûts et de dégoûts que nous appelons notre personnalité, et même pourquoi pas, le dogme de la résurrection de la chair l’exige, nos nez rouges, nos calvities, nos yeux trop rapprochés, vous voyez d’ici toutes ces misères promus au rang d’éternité? Quelle dérision! Quel désespoir! Non, vraiment, quand on se regarde sans complaisance, il faut en convenir : le néant est la sagesse même! »

 Julie