LE CUL ENTRE TROIS CHAISES
Dominique Strauss-Kahn semble le plus remonté des éléphants au moment où il est urgent pour le PS de ne pas se ridiculiser aux législatives et de préparer une refondation sociale-démocrate dans la sérénité. Le soir de la défaîte, l'image la plus frappante dans le camp de la gauche fut sans conteste le contraste incompréhensible entre la dignité combative et souriante de la candidate Royal et le commentaire individualiste et revanchard de DSK sur les plateaux de télé. J'ai lu ici que les Strauss-kahniens se sentent depuis quelques jours très en retrait vis-à-vis de cette prise de parole prématurée ou très hostiles face à une guerre des chefs annoncée. Les militants vont-ils afficher ouvertement ce "désamour" que l'on sent poindre envers DSK ? Il est bien tôt pour le dire. Toujours est-il que DSK est assez mal placé pour porter des jugements sains et dignes, actuellement.
Assis sur 3 chaises à la fois (la chaise de l'ambition personnelle, la chaise de la défaîte à moitié endossée, la chaise d'une lecture sociale démocrate de la reconquête), il fonce pour démolir. Et je pense qu'il va avoir du mal à se faire entendre dans les fédérations, par la base, si il néglige le fort courant de sympathie qui a émergé pour Ségolène Royal, quoiqu'on pense de son score ou de la faiblesse de sa campagne...
Fabius, par prudence, parce qu'il sait qu'il a une image fort éloignée des valeurs incarnées par Royal dans la campagne,et qu'il est encore moins légitime que DSK si l'on considère sa 3e place aux primaires du parti, joue un rôle plus fédérateur et plus responsable. Moi qui estime qu'il représente un art dépassé de faire de la politique, je me sens plus proche, à l'heure où j'écris ce billet, de l'homme qui ne trouve pas sa chaise que de celui qui a le cul entre 3 chaises, chaises qu'il ne sait pas occuper autrement qu'en cassant des barreaux.
Si chacun décide de casser, les socialistes casseront. Mais que DSK se sente disponible pour casser tout seul, voilà qui me semble lamentable. A suivre...
Julie
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