L"ETAT DE GRACE, LE SAMU ET LA MIDINETTE
Législatives - Acte 2 : Toujours amusants car imprévisibles, les Français, ont résisté à la vague bleue, la transformant en vaguelette de ruisseau. La gauche pavane un peu, puisqu'elle gagne près de 50 sièges en comparaison de 2002. L'UMP est certes ultra dominante mais ne révolutionne en aucune façon le paysage politique de son hégémonie. Les commentateurs politiques, d'ailleurs, soulignent à bon ou à mauvais escient que "l'état de grâce de Nicolas Sarkozy" semble terminé. Scepticisme sur les projets économiques, inquiétude sur une présidentialisation du régime, méthode de la concertation spectacle en lieu et place d'un véritable dialogue social, tout cela a pesé dans le ré-équilibrage démocratique souhaité par le suffrage populaire. Les soirées électorales sont ennuyeuses s'il n'existe pas un peu de suspense, et on peut remercier Alain Juppé, gest star, de nous avoir fourni la deuxième crise gouvernementale en direct (la première étant la gaffe de Borloo sur la TVA sociale, fallait rien dire, Jean-Louis, enfin ! On les aurait eu après !). Donc Juppé s'en va avant d'avoir commencé. Je voudrais juste dire que celui qui ironisait, à Bordeaux, en expliquant entre les deux tours que la venue de Ségolène Royal au meeting de la candidate socialiste équivalait à faire venir le Samu, va devoir appeler l'ambulance : il est politiquement très mal en point... Et puis la soirée a été pimenté par la fuite d'une nouvelle qui devait prendre corps mardi : Ségo et François ne sont plus ensemble. Secret de polichinelle. Je connais moins l'état de la vie sentimentale de Hollande que celui de Royal (mais ne comptez pas sur moi pour vous dire avec qui Ségolène se console!), mais ce faux scoop a rapidement embrasé les esprits. Ce matin, sur France-Inter, une interview de Royal, pudique, a permis à Roselyne Bachelot, pour une fois assez brillante, de sussurer ce commentaire : en substance, elle rendait hommage à ce couple exemplaire qui avait su faire de la politique en séparant vie privée et vie publique. Vous allez me traiter de midinette, mais je suis triste, avoue-t-elle. Oui, Roselyne. Une midinette un peu mûre mais charmante.
Décidemment les français sont des gens formidables : ils aiment corriger d'une main ce qu'ils constuisent de l'autre, ils se passionnent pour les idées et les démarches de la vie publique en donnant des signaux clairs aux équipes gouvernementales. Et pourtant, au café du commerce, ce matin, de quoi le bon peuple va-t-il parler devant un affreux blanc limé ? Moi je la trouvais triste, Ségolène depuis quelques temps. Pas dans son assiette, on la sentait malheureuse. T'inquiètes, dit celui qui préfère carburer au rouge, gironde comme elle est, elle doit bien avoir quelqu'un...
Julie
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