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18 juin 2007

L"ETAT DE GRACE, LE SAMU ET LA MIDINETTE

Législatives - Acte 2 : Toujours amusants car imprévisibles, les Français, ont résisté à la vague bleue, la transformant en vaguelette de ruisseau. La gauche pavane un peu, puisqu'elle gagne près de 50 sièges en comparaison de 2002. L'UMP est certes ultra dominante mais ne révolutionne en aucune façon le paysage politique de son hégémonie. Les commentateurs politiques, d'ailleurs, soulignent à bon ou à mauvais escient que "l'état de grâce de Nicolas Sarkozy" semble terminé. Scepticisme sur les projets économiques, inquiétude sur une présidentialisation du régime, méthode de la concertation spectacle en lieu et place d'un véritable dialogue social, tout cela a pesé dans le ré-équilibrage démocratique souhaité par le suffrage populaire. Les soirées électorales sont ennuyeuses s'il n'existe pas un peu de suspense, et on peut remercier Alain Juppé, gest star, de nous avoir fourni la deuxième crise gouvernementale en direct (la première étant la gaffe de Borloo sur la TVA sociale, fallait rien dire, Jean-Louis, enfin ! On les aurait eu après !). Donc Juppé s'en va avant d'avoir commencé. Je voudrais juste dire que celui qui ironisait, à Bordeaux, en expliquant entre les deux tours que la venue de Ségolène Royal au meeting de la candidate socialiste équivalait à faire venir le Samu, va devoir appeler l'ambulance : il est politiquement très mal en point... Et puis la soirée a été pimenté par la fuite d'une nouvelle qui devait prendre corps mardi : Ségo et François ne sont plus ensemble. Secret de polichinelle. Je connais moins l'état de la vie sentimentale de Hollande que celui de Royal (mais ne comptez pas sur moi pour vous dire avec qui Ségolène se console!), mais ce faux scoop a rapidement embrasé les esprits. Ce matin, sur France-Inter, une interview de Royal, pudique, a permis à Roselyne Bachelot, pour une fois assez brillante, de sussurer ce commentaire : en substance, elle rendait hommage à ce couple exemplaire qui avait su faire de la politique en séparant vie privée et vie publique. Vous allez me traiter de midinette, mais je suis triste, avoue-t-elle. Oui, Roselyne. Une midinette un peu mûre mais charmante.
Décidemment les français sont des gens formidables : ils aiment corriger d'une main ce qu'ils constuisent de l'autre, ils se passionnent pour les idées et les démarches de la vie publique en donnant des signaux clairs aux équipes gouvernementales. Et pourtant, au café du commerce, ce matin, de quoi le bon peuple va-t-il parler devant un affreux blanc limé ? Moi je la trouvais triste, Ségolène depuis quelques temps. Pas dans son assiette, on la sentait malheureuse. T'inquiètes, dit celui qui préfère carburer au rouge, gironde comme elle est, elle doit bien avoir quelqu'un...

insolite_218 Julie


Google au boulot : Politique - Législatives 2007 - UMP - Juppé - Sarkozy - Bachelot - Royal - Hollande - SAMU - Bordeaux -  midinette - Etat de grâce - France-Inter

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Commentaires
D
Le reflux constaté au détriment de l'UMP entre les deux tours de l'élection législative, s'explique vraisemblablement par une démobilisation de l'électorat de droite dimanche dernier. Ce phénomène n'est guère surprenant compte tenu des signaux envoyés par Nicolas Sarkozy et son équipe au cours des dernières semaines. L'élection de Nicolas Sarkozy a pu faire croire à l'électorat de droite que cet événement offrait l'occasion d'une rupture franche avec les errements chiraquiens, et devait contribuer à décomplexer la droite. Or dès le lendemain du second tour de l'élection présidentielle, le Président de la République et ses équipes (qui ne doivent leur succès électoral qu'à la forte mobilisation de l'électorat de droite) n'ont cessé d'adresser des messages d'apaisement et d'encouragement … à l'électorat de gauche. Ces signaux politiques démontrent assez clairement que la droite ne s'est absolument pas débarrassée des complexes qui font sa faiblesse depuis plus de vingt ans. Elle continue à faire des yeux de Chimène à une gauche qui ricane (avec raison) d'un comportement aussi dérisoire. <br /> <br /> Il est en effet risible de constater que la rupture promise par Nicolas Sarkozy (qui a notamment fustigé l'héritage nauséabond de mai 68, ainsi que les pratiques politiques passées) se soit principalement concrétisée par ces deux actes :<br /> <br /> - la nomination de personnalités de gauche au Gouvernement ;<br /> <br /> - la nomination d'Alain Juppé au Gouvernement (cet individu incarnant non seulement les échecs du passé mais surtout les errements les plus contestables de l'ère chiraquienne).<br /> <br /> S'agissant de l'ouverture à gauche, les stratèges en chambre de l'UMP me répondront qu'il s'agit là d'une tactique subtilement élaborée par le Président de la République et son entourage. Soit. Si tel est le cas, il faut souligner que cette tactique, pour autant qu'elle soit pertinente, a été mise en œuvre à contretemps. Les signaux politiques adressés à l'électorat de gauche ont contribué sans nul doute à brouiller le positionnement politique du nouveau pouvoir aux yeux des électeurs de droite, et ce avant même que l'élection législative ne soit acquise. De ce fait, l'électorat de droite (et probablement sa frange la plus populaire) s'est démobilisé, notamment entre les deux tours de l'élection législative. Les candidats UMP n'ont visiblement pas su attirer à eux l'électorat des petits candidats de droite n'ayant pu passer la barre du second tour. L'annonce d'une deuxième phase de recrutement de personnalités de gauche au sein du Gouvernement (comme si ce type d'arguments devait servir à mobiliser l'électorat de droite lors d'une campagne électorale !) n'a certainement pas favorisé le nécessairement rassemblement de l'électorat de droite. Il faut ajouter à cela les propos confus tenus par les membres du Gouvernement à propos de la TVA dite sociale, à la suite d'un piège grossier tendu par la gauche (tandis que celle-ci n'avance aucune solution crédible pour lutter effectivement contre les délocalisations).<br /> <br /> En somme, la stratégie d'ouverture s'est retournée contre ses promoteurs. Et selon un mécanisme bien rôdé (que les "socialophiles" de l'UMP sont visiblement incapables d'appréhender), cette stratégie a affaibli l'UMP alors même que le combat décisif n'était pas complètement remporté. Si l'on veut faire la liste des avantages et des inconvénients de cette stratégie idiote, l'on se rendra compte qu'elle ne comportait que des inconvénients sur le plan effectif. D'un point de vue électoral, la stratégie d'ouverture n'avait aucune chance de contribuer au succès des candidats de l'UMP, et au contraire ne pouvait que leur nuire. Elle n'était pas en mesure non plus de séduire l'électorat de gauche (perspective aberrante que semble invariablement entretenir les "stratèges" de l'UMP). Il convient de noter que cette manœuvre n'a même pas favorisé le ralliement des électeurs du Modem qui bien souvent ont préféré les candidats de la gauche à ceux de l'UMP.<br /> <br /> La stratégie de l'ouverture a abouti, au moins indirectement, à un effritement de la force parlementaire de l'UMP telle qu'elle était attendue, et à une illusion de renforcement des forces de gauche. Cette situation rend plus difficile la réalisation de certaines réformes, dans la mesure où l'opposition sort comme re-légitimer de cette confrontation électorale. La stratégie engagée confirme son inanité quand on songe que c'est exactement l'inverse qui était souhaitée par l'UMP.<br /> <br /> En effet, la stratégie d'ouverture à gauche tendait à obtenir une neutralisation des forces de gauche, pour affaiblir toute opposition lors de l'adoption des mesures les plus significatives, les plus nécessaires mais aussi les plus délicates du programme de Nicolas Sarkozy. Cette aspiration trahit du reste la crainte irrépressible de l'UMP d'un blocage du pays à l'occasion de l'adoption de telle ou telle de ces mesures. Cette phobie nourrit évidemment la crainte révérencielle entretenue par les caciques de l'UMP à l'égard des forces de gauche. L'empressement de Nicolas Sarkozy à rassurer les syndicats officiels aux lendemains de son élection en est une preuve éloquente. Le Président de la République semblait ainsi oublier ses promesses relatives à la réforme de la représentativité syndicale.<br /> <br /> La situation politique au lendemain du second tour de l'élection législative est d'autant plus contrariante que ces erreurs stratégiques graves viennent rasséréner une gauche exsangue et désorganisée.<br /> <br /> Le rassemblement des Français, que voulait symboliquement opérer Nicolas Sarkozy, aurait pu se concrétiser après l'élection législative, sans pour autant déboucher sur le recrutement de personnalités de gauche à des postes de responsabilité (comme si la droite avait à se dédouaner de quelque chose et qu'elle cherchait pour ce faire une caution morale !). A mon sens, cette ouverture n'est pas le fruit d'une stratégie subtile, mais bien au contraire d'une dangereuse naïveté, qui consiste à croire en l'utopie mortelle d'un possible consensus avec ses adversaires. Cette conception infantile résulte d'un grave dévoiement de la notion de "politique".<br /> <br /> La confrontation entre les forces politiques n'a pas à être apaisée. Au contraire. Cet apaisement créerait inévitablement une indifférenciation dangereuse entre la gauche et la droite, et renforcerait les pôles extrêmes qui trouveraient ainsi une légitimité politique. Le consensus prôné par Bayrou (et, plus discrètement, par certaines personnalités de l'UMP) serait à terme un mauvais coup porté à la démocratie, contrairement à ce qu'affirment ses promoteurs.<br /> <br /> En politique, il ne se produit jamais de miracles. Les erreurs stratégiques se paient, et les preuves de faiblesse augurent souvent de l'échec ultime. L'enthousiasme suscitée par une victoire électorale ne dure qu'autant que les actes concrets d'un nouveau pouvoir ne viennent pas contrarier l'espoir entretenu par les électeurs majoritaires. Nicolas Sarkozy a été élu par les électeurs de droite. Il serait bien inspiré de s'en souvenir. <br /> <br /> Peut-être commettrait-il moins d'erreurs s'il avait perdu moins de temps à s'afficher avec le monde des paillettes et de la finance, et s'il l'avait passé en de saines lectures ? Il est certain qu'il ne trouvera pas dans les chansons de Johnny Hallyday les enseignements bénéfiques qui lui apprendraient notamment que : "La distinction spécifique du politique, à laquelle peuvent se ramener les actes et les mobiles politiques, c'est la discrimination de l'ami et de l'ennemi."<br /> <br /> David
N
Excellente initiative, bravo et bonne continuation!! <br /> C'est vrai que vous collez à merveille avec l'actualité !!<br /> La vague bleue annoncée n'est donc qu'une vaguelette. Les estimations se sont révélées erronées. <br /> <br /> Si l'actualité vous intéresse, vous la retrouverez traitée simplement et de façon complète sur http://newsroom.zeblog.com/. Nous vous attendons!
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