QUESTIONS... DE COMPORTEMENT
Première question : De qui parle-t-on ?
- Son pouvoir est fait de désinvolture et d'improvisation.
- Il est exhibitionniste.
- Il vit comme un milliardaire.
- Il n'a pas conscience de ce que nous attendons.
- Il n'est pas du côté de la France vraie, de la France authentique, de la France sérieuse.
Bon, vous allez me dire, c'est super facile. Tout le monde connaît la réponse. Il n'est guère utile de citer le nom de celui qui est visé. Même les caciques les plus aventuriers de l'UMP sont gênés par ce comportement outrancier, provocateur, adolescent. Avez-vous vu les regards fuyants de certains ministres (et en premier le premier) lors de la Conférence de Presse du Président, lorsque les rodomontades montent à la surface, que le narcissisme se fait éclatant et que des phrases dignes d'une conversation chez le boucher sont prononcées: eh bien je vais vous dire, avec Carla, c'est du sérieux...? Comme on aurait dit : Fleury Michon, ça c'est du saucisson ! Pauvreté d'âme, pauvreté de cette immaturité au pouvoir...
Donc, vous avez trouvé !
Deuxième question : Qui a formulé ces critiques ?
- Anne Roumanoff ?
- Yannick Noah ?
- François Fillon ?
- Mickey ?
- Jean-François Kahn ?
- Ségolène Royal ?
Bin, vous êtes idiot de ne pas trouver ! Y'en a qu'une qui essaie de gronder des mots d'opposition, dans ce pays. Une seule. Ma Ségolène. Certes, de temps en temps, Montebourg se réveille, mais les autres? Où sont les grandes gueules de la gauche de la gauche? Dans le coma Fabius? Mélenchon? Asphyxiés les communistes? Et la LCR version 2008, où elle est ? Clémentine Autain, elle est partie en vacances? Que dire des vilaines incertitudes de Jack Lang! Quant à Noël Mamère, incisif sous Chirac, il se tait...
C'est qu'il existe deux angles pour attaquer le président : l'angle des résultats (et les hommes politiques se sentent mal à l'aise pour imaginer qu'en 7 mois un chef même boulimique peut tout résoudre) et l'angle du comportement privé, largement étalé par celui qui en fait une arme professionnelle (et là c'est la tradition du respect à la française qui a du mal à se craqueler pour faire surgir le danger des ostentations). Donc ils se taisent les biquets. Rien sous le soleil. On voit briller un N en diamant sous tous les cieux people garnis de photographes, mais on ne fait que rigoler doucement, surtout pas à haute voix, car on ne veut pas être aussi vulgaire que le Roi.
Eh bien Royal attaque par le deuxième angle, et je crois qu'elle a raison. La politique, quoi qu'on en dise c'est souvent davantage une affaire de comportement et de valeurs que de système. Certes, vous savez que Julie a un petit faible pour Ségolène parce qu'elle est une femme "pas pareil". Mais il faut avouer qu'elle est bien la seule à faire son sketch sérieusement et à taper là où Sarkozy appelle qu'on tape...
Sur France 2, dans le Journal de Laurent Delahousse, ce soir, elle affirme en outre quelque chose de sensé : si ce président montrait au pays des résultats, on laisserait volontiers de côté les dérives de ce pouvoir exhibitionniste... Implicitement, elle conduit les français à poser la question de la rupture telle qu'elle est mise en scène : Sarkozy aime-t-il le pouvoir pour se servir de lui ou pour servir la Nation?
Le grand écho des Bling-Bling de 5 ans de règne nous le dira...
Julie
Google, au boulot : Politique - Sarkozy - Royal - France 2 - Carla = Fleury Michon - Bling Bling